Affaire Rinaldi Abagha : Quand le mutisme du gouvernement ressemble à une complicité

Par Nicolas NDONG ESSONO / 20 jan 2022 / 0 commentaire(s)
Rinaldi Abagha, un jeune citoyen gabonais qui doit protection et assistance de l'Etat.

Deux ans après la disparition inexpliquée de ce jeune compatriote, l’inaction des instruments censés protéger le Gabonais lambda et de faire la lumière sur les cas d’enlèvement de citoyens de ce pays questionne l’efficacité de l’Etat gabonais. C’est à croire que tout est foutu.

 « Je ne serai heureux que lorsque les Gabonais seront heureux ». Le serment prêté par Ali Bongo Ondimba le 16 octobre 2009, n’est plus qu’un lointain souvenir. Les Gabonais continuent à trimer dans un quotidien incertain, l’insécurité ayant atteint des sommets inimaginables demeure un véritable cauchemar pour le commun du peuple. La disparition du petit Rinaldi Abagha Ngoua, comme par enchantement dans un village à quelques encablures de Bitam, le chef-lieu du département du Ntem (Woleu-ntem), est la preuve de cette situation. Et jusqu’à présent, le gouvernement, les forces de sécurité et les élus de ce département ne semblent guère en faire un souci.

Aujourd’hui, « Les Panthères du Gabon » font la fierté de tout un peuple. A considérer qu’un de ses vaillants garçons avait été enlevé dans son enfance par des malfrats, celui-ci ne serait pas parmi nos sélectionnés au Cameroun pour représenter vaillamment le Gabon. C’est vrai que Rinaldi n’est pas Jim Alevinat ou Aaron Boupendza, actuellement célébrés pour leurs talents qui font honneur au pays, mais qui peut prévoir l’avenir ?

L’infortunée mère Ida Maïcha Mete Abagha souffre le martyre dans son cœur, toujours dans l’attente de son pauvre fils que l’Etat, qui est pourtant chargé de la sécurité de la population, n’a pu sauver de l’œuvre de criminels qui ont certainement des complices haut placés. Sinon le mutisme observé jusque-là est incompréhensible. Et pourtant, la célérité des forces de sécurité est légendaire quand il faut réprimer cette même population qu’elles sont appelées à protéger.

Pourtant, suite à des révélations choquantes mais aussi précieuses de certains témoins, les agents de l’antenne provinciale de la police judiciaire d’Oyem avaient interpellé certains présumés ravisseurs. Selon nos confrères de l’Agence gabonaise de presse (AGP), il s’agirait d’un certain Leonel Aubame Nguéma qui avait été sollicité par un nommé Lewis pour l’aider à enlever l’enfant moyennant une somme de 500.000 FCFA. Un autre complice appelé Parfait Messi aurait aussi été approché par le même Lewis pour lui donner un de ses enfants en contrepartie d’une de 2.000.000 FCFA, mais celui-ci aurait décliné l’offre. Après ces indices, toutes les pistes se sont brouillées.

Jusqu’à ce jour, un flou artistique entoure cet enlèvement criminel. Les pouvoirs publics n’en font plus une préoccupation. Il y a mieux à faire : il faut éteindre le feu qui s’empare de tout le pays, par l’effervescence sur le front social. La politique de sécurité des personnes et des biens n’est qu’un simple slogan que l’on sort occasionnellement pour anesthésier le peuple.

Est-ce normal de vivre dans une Nation pareille ?

Vichanie Mamboundou

Article du 20 janvier 2022 - 12:03pm
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