Après la génération de Maganga Moussavou, Didjob Divungi Di Ndinge,… à Mouila : quelle relève ?

Par Nicolas NDONG ESSONO / 21 sep 2021 / 0 commentaire(s)
Maganga Moussavou, un homme d'affaires prospère.

Petit à petit, les compagnons d’Omar Bongo sont en train de quitter la scène politique et, malheureusement, la sphère terrestre pour l’au-delà. Encore vivants, ces deux fils du chef-lieu de la Ngounié ont occupé le poste de Vice-président de la République. Qui après eux ?

Qu’on le veuille ou pas, ils ont marqué leur temps, au bord de la Ngounié et au-delà. Didjob Divungi Di Ndinge (75 ans) et Pierre Claver Maganga Moussavou (69 ans) sont tous les deux les leaders ayant créé leur propre parti politique. L’Alliance démocratique et républicaine (Adere) pour le premier, et le Parti social-démocrate (PSD) pour le second. L’un après l’autre, ils ont occupé la fonction de Vice-président de la République sous les Bongo. Le premier a été celui d’Omar et le second d’Ali.

Djidjob, d'un charisme affirmé, il manque cruellement à l'espace public.

Là, s’arrêtent les comparaisons, l’un comme l’autre ayant une conception complètement opposée du rapport à l’autre. Quand Didjob Divungi Di Ndinge est courtois, Maganga Moussavou est hautain, un brin téméraire et casse-cou, et ne manque pas de s’illustrer par une obsession matérialiste. Il se dit que l’homme aurait été mis en débet dans les années 80, alors qu’il exerçait au ministère du Plan. En palabres en 2014 avec le bouvier de Moutassou, Zacharie Myboto, autrefois tout-puissant ministre d’Omar Bongo, n’avait manqué de brandir un document pour confirmer cette information.

Pour sûr, et comme pour évoquer les faces cachées de ce personnage, Omar Bongo, lors de l’une des campagnes présidentielles dans les années 2000, disait « Maganga Moussavou est un extra-terrestre (…). Quand il descend quelque part, il raconte des histoires ».

Si Didjob Divungi Di Ndinge a quitté « normalement » ses bureaux du bord de mer, ce fut loin d’être le cas pour Pierre-Claver Maganga Moussavou, chassé, tel un malpropre de la Vice-présidence de la République. Depuis lors, il s’essaie à remobiliser les troupes autour de lui, mais la mayonnaise est loin de prendre. Signe des temps, le forum de la presse qu’il a lancé a fait long feu. C’est dire.

Jean de Dieu Moukagni Iwangou, un avenir sombre.

Dans tous les cas, à Mouila, Maganga Moussavou et Didjob Divungi Di Ndinge sont désormais sur le côté, quoique toujours présents dans l’esprit de tout le monde. La possibilité de rejouer les premiers rôles s’étiole avec le temps. D’où la question : qui après eux aujourd’hui, originaires de Mouila, sont capables de rayonner au niveau national ?

Plusieurs noms peuvent être cités, notamment Norbert Diramba, Jean De Dieu Moukagni Iwangou, Serge Maurice Mabiala…

Problème, au scanner de ces personnalités, deux sont exclus d’office. Serge Mabiala, bien qu’élu député de la commune de Mouila, cet inspecteur central des Impôts est qualifié de « maillon faible » de l’élite politique de la Ngounié. Arrêté le 16 septembre 2015 à son domicile par des agents de la direction générale des Recherches (DGR), il a été libéré dans la nuit du lundi 11 janvier 2016. Accusé d’avoir détourné 1 987 milliards de Fcfa, à la suite d’une procédure de redressement fiscal, alors qu’il était directeur des Grandes entreprises (DGE), au sein de la direction générale des Impôts, son procès n’a jamais eu lieu. Il n’est donc ni blanchi, ni condamné.

Ce qui est loin d’être le cas pour Jean De Dieu Moukagni Iwangou dont la dangereuse versatilité serait incommodante avec l’exercice de la fonction de Vice-président de la République. Pourtant, doté d’une tête pleine et bien faite, tribun hors pair, ce haut magistrat pèche par manque de charisme et d’assurance propres aux grands hommes. Il est bon pour jouer les hommes de l’ombre.

C’est pourquoi, en 2019, il n’était resté au gouvernement que sept mois. Auparavant, il avait été battu proprement lors des élections législatives à Mouila. Depuis là, il est devenu silencieux, le chantre de « j’habite à Akanda, je réponds de mes actes » est devenu mélancolique, selon ses proches.

Reste finalement Norbert Diramba, l’actuel maire de Mouila dont les qualités humaines font de lui, un homme du peuple. Avec « une main ouverte », selon l’expression consacrée, il dépense sans compter pour les autres et honore ses engagements à bonne date. Il serait donc, au cas où la Vice-présidence reviendrait à cette ville, l’homme de la situation, même si son passé de « Petit Léon Mba » parle contre lui. Conséquence, après ces deux dinosaures de la vie politique nationale, il serait difficile voire impossible, sauf miracle, qu’un autre fils de Mouila atteigne le même niveau dans l’immédiat. 

Mais, à y regarder de près, nommé un Vice-président actuellement va changer quoi à la sinistrose ambiante ?

 

Dess BOMBE

 

Article du 21 septembre 2021 - 10:55am
Article vu "en cours dév"

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