Après le Conseil des ministres du 6 septembre dernier, Hubert-Claude Ella Ekogha : une nomination et des interrogations

Par Elzo MVOULA / 09 sep 2021 / 0 commentaire(s)
Hubert Claude Ella Ekogha, compétent mais inutilement exposé par son frère Jessye Ella Ekogha.

La promotion du frère de Jessye Ella Ekogha, le porte-parole d’Ali Bongo, en qualité de conseiller spécial du président Ali Bongo Ondimba, cumulativement avec ses fonctions de directeur technique de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), lors du dernier Conseil des ministres, interroge profondément, à la fois, sur le respect des normes du vivre-ensemble et, surtout, la qualité des relations entre les gouvernants et les gouvernés.

Lundi 6 septembre dernier, au terme du Conseil des ministres de ce jour-là, au titre des mesures individuelles, une nomination n’est pas passée inaperçue : Hubert-Claude Ella Ekogha a été nommé conseiller spécial du président Ali Bongo Ondimba et, tenez-vous bien, cumulativement avec ses fonctions de directeur technique de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN).

Depuis lors, dans certains milieux, le sujet est sur toutes les lèvres. Même si, trivialement, plusieurs Gabonais disent avoir tourné le dos « aux choses d’Ali Bongo et ses gens ». Toutefois, vigie de la société, le journaliste ne peut s’empêcher de relayer les grincements de dents provoqués par des décisions prises au sommet de l’Etat, et qui laissent sans voix. D’autant plus que dans une République, chaque acte posé sur l’espace public devrait être bien compris par tout le monde ou presque.

A la vérité, au Gabon, au mépris des notions du vivre-ensemble, certaines décisions traduisent le mépris des collaborateurs d’Ali Bongo envers leurs compatriotes. C’est comme si, complètement enivrés de pouvoir, ils se disent : « On s’en fout ! Que celui qui n’est pas content se pende ».

Ce Gabonais est parfaitement à sa place à l’ANPN

Or, un tel degré de violence morale est intolérable dans une République en 2021. Non pas que Hubert-Claude Ella Ekogha soit incompétent, pas du tout ! Ce Gabonais est parfaitement à sa place à l’ANPN. En plus d’être patriote – ce qui est rare dans notre pays – il est réputé rigoureux, doté d’une tête pleine et bien faite.

Du coup, nonobstant ses qualités, Hubert-Claude Ella Ekogha n’aurait pas récompensé ainsi. Cette promotion est une insulte aux notions de vivre-ensemble. Pourquoi ? Sous Ali Bongo, et c’est un secret de polichinelle, son entourage use et abuse de sa confiance pour placer leurs copains et coquins aux strapontins de leur choix. En l’espèce, Jessye Ella Ekogha, puissant porte-parole du président de la République et « propre » frère de Hubert-Claude Ella Ekogha, a forcément joué un rôle dans cette nomination.

Dès lors, les questions ne manquent pas : si c’était pour des motivations financières, Jessye Ella Ekogha, que l’on dit gérer à sa guise une importante cagnotte du volet communication de la présidence de la République, ne pouvait-il pas trouver 10 millions par mois à son frère pour subvenir à ses besoins ? Est-ce parce que la situation financière de l’ANPN est aléatoire qu’il met son frère à l’abri du besoin en le faisant émarger désormais à la présidence de la République ? Quel type de relations existeraient-elles entre Hubert-Claude Ella Ekogha, le conseiller spécial d’Ali Bongo devenu, et son chef direct, Christian Tchemambela, le secrétaire exécutif de l’ANPN ?

Sans une ligne rouge, Ali Bongo ne peut maintenir la cohésion de la société gabonaise.

Ne fallait-il pas nommer Hubert-Claude Ella Ekogha directement secrétaire exécutif de l’ANPN ?

Pour sauver les meubles et caresser l’âme de la Nation gabonaise, ne fallait-il pas nommer Hubert-Claude Ella Ekogha directement secrétaire exécutif de l’ANPN ?

Au-delà de ce questionnement, une réalité saute aux yeux : si dans une République, la ligne rouge n’existe plus, alors le suicide collectif pointe son nez. Nous n’y sommes plus loin ! C’est pourquoi, à travers de telles décisions, on comprend que le problème d’Ali Bongo n’est pas au gouvernement, mais plutôt au Palais, sous ses propres yeux. En laissant ses collaborateurs montrer au reste des Gabonais que ces derniers ne sont rien, que leur opinion ne compte que pour du beurre, alors la fracture entre les gouvernants et les gouvernés ne peut que s’agrandir davantage.

Pour sûr, la Première ministre Rose Christiane Ossouka Raponda, une dame qui maîtrise les arcanes de l’administration, n’aurait pas soumis à Ali Bongo une telle nomination. Au quartier, tout le monde sait désormais que les Jessye Ella Ekogha font ce qu’ils veulent, comme bon leur semble. Ce qui traduit le manque de respect des Gabonais par la présidence de la République.

Vichanie MAMBOUNDOU

Article du 9 septembre 2021 - 9:46pm
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