Bayi-Brikolo : qui pour arrêter la chienlit ?

Par Elzo MVOULA / 27 sep 2021 / 0 commentaire(s)
Jean Bosco Ndjounga, le député

Entre actes de banditisme primaire, de voyeurisme politique, de rapports tendus entre Pdgistes, Aboumi, à défaut d’un développement harmonieux, pleure la sérénité entre ses habitants. Jusqu’à quand ?

Jusque-là, le sujet était abordé du bout des lèvres. Tant, dans la contrée, le tabou rythme le fonctionnement des membres de cette société. Cependant, pour ne plus faire semblant, Dechanel Ayebe-Ma-Lebayi, Analyste politique et jeune cadre originaire de la Bayi-Brikolo, a publié chez nos confrères de Gabonreview, le 30 août dernier, une tribune libre au titre évocateur « Guerre de leadership politique dans la Bayi Brikolo (Aboumi) : Gare à une irréversible fracture du Département ». Aux oreilles exercées de saisir le sens de cette alerte.

Une image indigne d'une société moderne.

Du coup, il n’en fallait pas plus pour libérer la parole. Dans cette veine, ici et là, si bon nombre des enfants de cette contrée reconnaissent que la situation est explosive, ils pointent une tradition du cru. Avec un bec acéré, certes, mais un cœur tendre, les originaires de cette localité ont la particularité de dire ce qu’ils pensent de manière frontale, jusqu’à la caricature. En remontant le temps et l’espace, Félix Onkeya, à l’époque jeune député de cette localité se regardait du coin de l’œil avec presque tous les autres Pdgistes de sa génération et plus. Notamment les Faustin Odounga, Ernest Ndassikoula, Elexandrine Mvou… « Félix Onkéya combattait tous les cadres. Car, il tenait en horreur la contradiction et n’aimait pas l’élite », témoigne l’une de ses victimes de ces moments-là. C’était chaud et ni Idriss Ngari encore moins Paul Toungui, les deux ministres du Haut-Ogooué de l’époque, ne pouvaient ramener la sérénité au bord de la Bayi et de la Brikolo.

Onkéya Félix

Aujourd’hui, rien n’a changé ou presque. Signe des temps, entre Aloïse Akombi (Sénateur) et Jean Bosco Ndjounga (Député), tous Pdgistes, c’est à chacun son corps de garde. Pis, sans un leader bien identifié, Aboumi ignore là où elle est, sa direction et sa destination. Conséquence, tout ou presque y passe : en voulant, le 22 août dernier, perturber le déroulement de la tournée de Barro Chambrier dans le Haut-Ogooué, « une horde de délinquants primaires », venue de Libreville, a provoqué une pagaille sur l’axe Okondja-Aboumi. Ce jour-là, dans les deux sens, la circulation est restée bloquée toute la journée. Parce que, des pères de famille qui devraient servir d’exemple pour leurs enfants, ont déposé un canter dépourvu de roue sur un pont. Un acte de grand banditisme.

Comme si cela ne suffisait pas, un scandale d’un autre genre est venu ébranler cette localité et ses environs, il y a moins de deux semaines. Cette fois, c’est le sénateur Aloïse Akombi qui s’est négativement illustré. Et pour cause, Yves Zacharie Okindja, le chef du centre médical d’Aboumi par intérim venait de découvrir que la dotation des moustiquaires imprégnées du ministère de la Santé qu’il recherchait tant, a pris une autre destination.

En effet, selon une source proche du dossier, des moustiquaires du centre médical d'Aboumi ont été tout simplement transformées en don personnel par le vénérable sénateur Aloïse Okoubi et distribuées dans les villages de sa circonscription politique. Pis, en marge du conseil départemental qui venait de se tenir, Yves Zacharie Okindja a récupéré les registres que le sénateur détenait par-devers lui, sans savoir les raisons.

« Si le sénateur Aloïse Akombi, regrette un Pdgiste de cette localité, réussit à détourner une dotation du Centre médical d'Aboumi, déjà en manque de produits pour sa première année de mandature, comment fera-t-il dans les années à venir ? Voilà les castings lorsqu'on nomme en responsabilité des personnes sans profil et sans expérience dans la gestion de la chose publique ». Seul gage d’arrêter cette chienlit.

Au regard de ce qui précède, le niveau actuel du personnel politique de ce département pose problème. Il y a lieu de le relever pour permettre à un fils de cette localité d’assurer le leadership, depuis la Bayi-Brikolo, de la Sébé-Brikolo aussi, une fois nommé au gouvernement.

Dess Bombe

Article du 27 septembre 2021 - 1:26pm
Article vu "en cours dév"

Nombre de Commentaires (0)

Faites un commentaire !