Brouilles politiques en RDC: Tshisekedi voit l’avenir sans Kabila

Par Vichanie MAMBOUNDOU / 20 fév 2021 / 1 commentaire(s)
A gauche l'actuel président de la RD Congo, Felix Tsisikedie , à droite son prédécesseur Joseph kabila.

Les tensions sont fortes entre les deux hommes, qui sont même en rupture de ban en ce début d’année 2021. Il en restait 28, Félix Tshisekedi a décidé de les gracier, afin qu’ils recouvrent la liberté. Condamnés en 2001 pour l’assassinat du président Laurent-Désiré Kabila, ces prisonniers étaient aussi au centre d’une entente entre les deux hommes politiques. Le deal, avait concédé Tshisekedi, consistait à ne pas libérer ces prisonniers. Mais voilà, le successeur a franchi une autre ligne rouge, marquant de fait la rupture de leur entente.

Le Front commun pour le Congo (FCC) a éclaté en plein vol. Majoritaire à l’Assemblée nationale, au Sénat et même dans les 26 provinces que compte la République démocratique du Congo (RDC), la coalition de l’ancien président Joseph Kabila avait fière allure et pouvait dicter la ligne politique à Félix Tshisekedi. Mais ça n’a pas duré bien longtemps. « L’union sacrée de la nation » lancée par ce dernier a plombé tous les espoirs de Joseph Kabila, devenu minoritaire dans une coalition qui lui accordait toutes les chances de revenir aux affaires.

En cette nouvelle année, les députés du FCC proches de Kabila se sont réunis pour contrecarrer les projets de Tshisekedi, notamment pour dénoncer la centralité du président de la République dans un pays qui consacre la séparation des pouvoirs. A la vérité, selon des sources de la présidence de la République congolaise, au moins 309 députés tournent le dos à Joseph Kabila. Dans la lutte féroce pour le contrôle du pouvoir, c’est donc Tshisekedi qui l’a emporté avec son Union sacrée pour la Nation. Tout ceci signifie que la succession démocratique vaut mieux que les successions armées marquées par des coups d’Etat. Et plus encore. Les révisions constitutionnelles et les accords politiques valent dans une conjoncture donnée.

Dès que cette conjoncture connaît des mutations, les accords tombent. C’est sans doute cette leçon qu’administre Félix Tshisekedi à Joseph Kabila qui avait cru que la séparation des pouvoirs qu’il avait méprisée pendant son long règne prévaudrait au temps de Tshisekedi pour lui assurer un retour aux affaires, à la manière de Poutine en Russie, avec son poulain Medvedev. Certains analystes politiques avaient cru voir en Tshisekedi un nounours, sa corpulence et sa tempérance ayant fait naître cette croyance. Aujourd’hui, même Martin Fayulu, qui refuse de rentrer dans l’Union sacrée pour la nation pour demeurer le principal opposant au pouvoir de Kinshasa, sait que Tshisekedi n’est pas un enfant de chœur.

 

Vichanie MAMBOUNDOU

Article du 20 février 2021 - 4:37pm
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