Burkina Faso : Blaise Compaoré « demande pardon à la famille de mon ami et frère Thomas Isidore Noël Sankara »

Par Brandy MAMBOUNDOU / 28 juil 2022 / 0 commentaire(s)
Ni Camarade, ni Frère. Blaise n'a pas eu pitié pour Thomas.

Le ministre ivoirien à la présidence de la République a conduit une délégation du gouvernement ivoirien qui a été reçu, le 26 juillet, à Ouagadougou par le président de la transition burkinabè. Ally Coulibaly était porteur, d'une lettre de Blaise Compaoré, adressée au président du Faso, Paul-Henri Sandaogo Damiba.

En début de ce mois de juillet, l’ancien président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, avait répondu à l’invitation de l’actuel homme fort de Ouagadougou. Cette rencontre, selon la présidence burkinabé, avait pour cadre la réconciliation nationale en cours au « Pays des hommes intègres ».

En plus de Blaise Compaoré, tous les anciens présidents à savoir : Jean Baptiste Ouédraogo, Yacouba Isaac Zida, Michel Kafando et Rock Marc Christian Kaboré devraient prendre part à une table ronde à l’initiative de Paul-Henri Sandaogo Damiba. Pour des raisons de calendriers « Beau Blaise » a dû se contenter d’un tête-à-tête avec le chef de l’Etat, en compagnie de Jean Baptiste Ouédraogo. Vingt-quatre heures après cette rencontre, Blaise Compaoré regagnait la Côte d’Ivoire, où il réside depuis sa déchéance du fauteuil présidentiel burkinabé en mai 2014.

C’est donc à partir de la capitale économique ivoirienne que le ministre Ally Coulibaly est arrivé à Ouagadougou, ce mardi 26 juillet, où il a remis une lettre de Blaise Compaoré au président Paul-Henri Damiba, adressée au peuple burkinabé et lue à la télévision nationale à l’endroit des Burkinabè par le porte-parole du gouvernement. Dans ce message, l’ancien président a demandé pardon à ses compatriotes et a exhorté ceux-ci à se donner la main pour taire définitivement leurs querelles et rancœurs : « J’assume et je déplore du fond du cœur toute la souffrance et les drames vécus par toutes les victimes durant tout le temps que j’ai passé à la tête du Burkina Faso. (…) Je demande particulièrement pardon à la famille de mon frère et ami Thomas Isidore Noël Sankara …».

Selon une source proche du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, (MPSR, le mouvement militaire qui au pouvoir, NDLR) le président Paul Henri Sandaogo Damiba fait de la réconciliation nationale l’un des principaux axes de sa mission à la tête du Burkina Faso et décrété que « nul ne peut être contraint à l’exil ». Le ministre ivoirien Ally Coulibaly n’en pense pas moins : « Sans s’immiscer dans les affaires intérieures du Burkina Faso, le président Alassane Ouattara souhaiterait que le peuple frère du Burkina Faso entende ce message extrêmement fort de l’ancien président Blaise Compaoré. » A déclaré l’émissaire, chef de la délégation ivoirienne. Pour certains analystes, le retour de Blaise Compaoré ne serait qu’une question de jours.

Une leçon de patriotisme qui démontre la volonté de construction de la nation burkinabé aux autres chefs d’Etat du continent. Un exemple à adopter par le pouvoir gabonais, dont la répression, sur toutes les formes, élevée en règle de gouvernance, et surtout les suites de la présidentielle de 2016, a contraint plusieurs compatriotes à l’exil. Notamment les Alfred Mabika Mouyama, Jean-Pierre Lemboumba, Alfred Nguia Banda, Thibaut Adjatys, Wilfried Okoumba, Séraphin Moundounga…Le dialogue d’Angondjé, qui avait été la pierre d’achoppement d’une réconciliation nationale, a plutôt été un marché de dupes, qui a permis à des politiciens véreux de se faire une place à la mangeoire publique. Une nation ne se construit guère en faisant de certains citoyens des parias de la société. D’où les multiples errements actuellement constatés par le gouvernement.

Vichanie Mamboundou

Article du 28 juillet 2022 - 10:07am
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