Centrafrique : Le dialogue inclusif préconisé peut-il ramener la paix ?
De l’intérieur tout comme de l’extérieur, on pense que oui. Même si, plusieurs accueils se dressent sur cette route sinueuse vers le retour à un Etat normal. Toutefois, Faustin-Archange Touadera, qualifié de pro-russe, devra user de beaucoup de diplomatie pour convaincre tout le monde, les Français notamment.
Il l’avait, la main sur le cœur, promis à ses compatriotes. C’était le 06 février dernier lors de la célébration du deuxième anniversaire de l'Accord de Khartoum, signé entre son gouvernement et 14 groupes armés centrafricains, deux ans auparavant : engager un dialogue républicain avec l’opposition démocratique et toutes les forces vives de la Nation.
Plusieurs mois plus tard, la promesse est devenue réalité. Du coup, pour tenter de vaincre le signe indien de l’instabilité chronique, le président du Centrafrique, Faustin-Archange Touadera, utilise le levier du dialogue pour y arriver. Dans cette veine, depuis mercredi dernier, il a officiellement installé les femmes et les hommes chargés d’organiser le futur dialogue républicain censé ramener la paix dans le pays.
Les populations centrafricaines ont trop souffert de divergences.
Au cours de son intervention de circonstance, il a invité ses compatriotes commis à cette tâche à ne pas perdre « de vue que l'objectif recherché demeure la pacification, la reconstruction et la libération intégrale de notre pays, la République centrafricaine. Nous n'avons qu'un seul et unique pays en partage. Nous devons travailler, main dans la main, pour le sortir du bourbier dans lequel il est artificiellement plongé. »
Pour sa part, Paul Crescent Beninga, rapporteur général du comité et représentant de la société civile, a estimé que « nous devons éviter de faire un dialogue de façade. Nous devons aller vers une réconciliation vraie, une réconciliation qui n'écartera pas la justice, parce que la question de l'inclusion ne met pas de côté la justice, c'est extrêmement important de le souligner. Ce dialogue se veut un moment pendant lequel nous devons aborder les sujets qui divisent, mais nous ne devons pas perdre de vue l'objectif : réconcilier les Centrafricains d'une part, reconstruire la République centrafricaine d'autre part. »
Même si la question de la participation des groupes armés n’est pas encore tranchée, Faustin-Archange Touadera est déjà rentré dans l’histoire. Face au péril sous ses yeux, il n’avait aucun autre choix que de réunir ses compatriotes autour de cet idéal. D’autant plus que, comme il l’affirmait en février dernier « ce n’est pas un signe de faiblesse, tant s’en faut ! Mais c’est parce que je suis résolu à construire une nouvelle République, débarrassée de la haine, de la méchanceté, de l’esprit de vengeance, de l’égoïsme, du tribalisme, des violences aveugles, de la mal gouvernance, un pays où chaque citoyen retrouve réellement sa place et la joie de vivre ».
Au reste, depuis septembre 1979, année du renversement de Bokassa par la France au profit de l'ancien président David Dacko, le Centrafrique est rythmé depuis lors par un cycle infernal de coups d’Etat, élections contestées, guerres civiles…il est donc temps de trouver une solution à ces meurtrières incompréhensions pour désormais entonner la symphonie de l’harmonie entre les Centrafricains ! Faustin-Archange Touadera a fait sa part, aux autres de lui emboîter le pas.
Elzo MVOULA
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