Depuis sa libération de la détention au Tribunal international de La Haye et son retour au pays qu’il avait jugé « sans triomphalisme », l’ex-secrétaire général du syndicat universitaire la FESCI, se veut désormais un chantre de la paix.

Partout où il passe, « Blé-la-machette » voudrait tout simplement tourner une page sombre de l’histoire de la Côte d’Ivoire. Pour lui, c’est désormais de la paix qu’il faut parler. Il faut réconcilier un pays qui a connu la période la plus sombre de son histoire, pendant la crise post-électorale de 2010-2011.

Pour ceux qui se souviennent de la vie mouvementée du natif de Guibéroua, au centre-ouest de la Côte d’Ivoire, la démarche actuelle de Charles Blé Goudé paraît prodigieuse. Le retournement de veste est tellement surprenant que plusieurs observateurs de la scène politique ivoirienne se plaisent à croire que le « général de la rue » serait en mission du président de la République Alassane Ouattara. Mais le président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des Peuples (COJEP, opposition), est monté au créneau la semaine dernière à Abidjan pour dénoncer les récurrentes accusations d’accointances avec le pouvoir, dont il fait l’objet depuis son retour en Côte d’Ivoire, après son acquittement par la Cour pénale internationale (CPI). « Le président Gbagbo ne m’a pas payé hier pour faire la paix, le président Ouattara ne me paie pas aujourd’hui pour parler de paix », a affirmé M. Blé Goudé, dans son discours, lors d’une cérémonie d’hommage aux femmes de son parti à Yopougon.

« Blé-la-machette » se veut très précis sur la question de la paix. « Je ne suis pas à vendre et je n’ai pas de prix », a-t-il assuré. Blé Goudé, qui avait à ses côtés son épouse et plusieurs membres de la direction de son parti, voudrait que tous les Ivoiriens et tous ceux qui vivent en Côte d’Ivoire se donnent la main pour une paix véritable. En parlant de lui, l’ancien ministre de Laurent Gbagbo s’est lancé dans un pamphlet intitulé :

 « Moi, la vie m’a parlé »

« On n'est pas fort à vie, on n'est pas toujours fort pour être toujours le plus fort, moi j'ai dormi à même le sol en prison à la DST, moi Blé Goudé.

Moi, j'ai attendu un passeport pendant 12 mois, moi dont le petit coup de fil auparavant pouvait donner un passeport à quelqu'un en 1 jour.

DIEU nous parle, la vie nous parle, moi la vie m'a parlé.

Ceux qui continuent de se bomber la poitrine, le pouvoir de l'Homme a un début et a une fin. Le seul pouvoir infini, c'est le pouvoir de DIEU.

C'est pour cela, quand tu as le pouvoir, il faut tendre la main à l'autre pour que le jour où ton pouvoir finit et que pour lui commence, il te tende aussi la main.

Je vous parle avec expérience, j'ai dormi nu dans une cellule de prison, j'ai fait des jours sans manger, on n'est pas fort à vie ».

Cette diatribe a été psalmodié devant des femmes et des hommes de tous les âges ont pu apprécier le changement opéré à l’auteur du sinistre « article 125 » de la période post-électorale à Abidjan. Ce qui donne encore, une fois de plus, raison à Félix Houphouët Boigny qui disait : « Tout homme change, il n’y a que les imbéciles qui ne changent jamais ». Charles Blé Goudé semble très loin d’être un imbécile. 

Aussi, s’est-il donné pour mission : la recherche de la paix sur toute l’étendue du territoire ivoirien. On le connaît : Blé Goudé, quand il se donne une mission, il va toujours jusqu’au bout. Espérons qu’il sera entendu dans ses efforts pour la paix en Eburnie.

Vichanie Mamboundou