Covid-19 : Les Gabonais condamnés à mourir du coronavirus ou de la misère

Par Brandy MAMBOUNDOU / 30 nov 2021 / 0 commentaire(s)
Le ministre de la Santé.

Depuis plusieurs années, les Gabonais ont mal à la gouvernance de leur pays. D’un côté, les pouvoirs publics, qui prennent des initiatives, totalement en déphasage avec le quotidien des populations. Et de l’autre côté, des populations qui crient leur désespoir face à certaines mesures et la misère croissante face au mutisme du gouvernement, objet des maux qui minent leur quotidien. Autant croire que les pouvoirs publics et la population vivent dans deux mondes totalement opposés. Décryptage.

Depuis l’avènement de la pandémie à covid-19, un large et profond fossé semble séparer les populations de leurs gouvernants. Car, autant la population ne semble pas comprendre la volonté du gouvernement à la maintenir à un régime totalement incompréhensible, avec comme argument de lutter efficacement contre la propagation de la pandémie, autant les autorités sanitaires ne jugent pas utile de communiquer, pour une réelle sensibilisation de cette population. 

Et pourtant, le monde devenu aujourd’hui un village planétaire, le Gabonais ne comprend toujours pas pourquoi partout, à travers les cinq continents les activités ont repris, quand chez nous les restrictions contraignantes s’accentuent chaque jour un peu plus pour le commun des citoyens.

Malgré ces limitations de liberté imposées, le nombre de contaminés évolue continuellement. Pis, le nombre de morts attribués à la pandémie augmente régulièrement. Le ministre de la Santé, qui semble surestimer ses compétences en matière de santé, ne se croit pas obligé d’expliquer aux masses la nécessité de ses mesures qu’il prend. Et pourtant, la semaine écoulée, nous apprenions, de l’ancien Vice-premier ministre Paul Mba Abessole, qu’en réalité Guy Patrick Obiang Ndong ne serait pas médecin mais « un technicien de la Croix rouge ». Une révélation qui explique certainement le zèle du ministre de la Santé à vouloir cacher ses défaillances sur le plan médical en assommant un pauvre peuple qui est loin d’être à la base de ses carences professionnelles. Pourtant, pour lui, les Gabonais seraient tellement obtus que personne ne comprendrait sa ferveur à les soumettre sous son diktat.

La clé sous le paillasson

Cette dictature gouvernementale, qui dure depuis près deux ans ne cesse d’empiéter sur le bien-être des Gabonais, dont le cadre social devient chaque jour un peu plus insoutenable. Les entreprises qui n’arrivent plus à fonctionner correctement, à cause des absences répétées de leurs employés, préfèrent mettre la clé sous le paillasson, jetant du coup plusieurs familles dans une précarité outrancière. Les mesures sociales promises aux premières heures de la pandémie, ne sont plus qu’un lointain souvenir. Quelques kits alimentaires distribués, depuis le début de 2020, à des personnes bien ciblées, justifient jusqu’à ce jour les mesures d’austérité imposées à l’ensemble de la population. Les travailleurs et autres particuliers, qui vivent au jour le jour du fruit du labeur journalier et qui sont victimes de la liberté de circuler, subissent des décisions qu’ils jugent de tyranniques et même de criminelles. « Ventre affamé n’a point d’oreilles », dit-on. Mais le gouvernement qui semble totalement sourd aux cris de détresse des Gabonais se complairait du joug d’un autoritarisme inconséquent qu’il leur impose.

A l’observation des dernières mesures sur les tests PCR et les vaccinations, les Gabonais sont désormais fixés sur leur triste sort : le service public a totalement disparu de nos hôpitaux et autres centres de santé publics. Sinon, comment comprendre qu’un particulier qui n’a que son labeur pour nourrir sa famille, soit obligé de débourser hebdomadairement une somme de 20.000 à 50.000 Fcfa pour des tests qui lui permettront de vaquer à ses occupations, où il n’est même pas sûr de recouvrir en retour les sommes investies pour se procurer les tests ? Comment expliquer aux investisseurs que leurs employés, soumis à des conditions totalement surannées, puissent justifier leur absence sur leur lieu de travail ? Autant de questions auxquelles le gouvernement refuse à donner des réponses appropriées.

Les autorités sanitaires

La vaccination que l’on brandit comme un remède miraculeux et qui, chaque jour, démontre le contraire que voudraient faire croire les autorités sanitaires, est pourtant rejetée par les populations, même par certains praticiens, et pas des moindres, des pays donateurs. Car, il faut relever que le vaccin, que les autorités sanitaires brandissent comme une potion magique, n’est guère acquis par nos gouvernants que par des dons. Et rien, jusqu’à ce jour, n’a prouvé, que ces donations en vaccins soient d’une parfaite efficacité. Rien ne justifie donc l’ardeur du gouvernement à imposer cette médication aux Gabonais.

Sinon, pourquoi le ministre de la Santé n’expliquerait-il pas, sur les antennes de la télévision publique, les résultats des analyses issues de nos laboratoires, la fiabilité de ces vaccins ? Mieux, le ministre Guy Patrick Obiang Ndong ne s’est jamais démené pour porter à la connaissance du public les retombées positives obtenues des opérations de vaccination. Et même, il est aujourd’hui admis dans l’opinion publique que malgré le vaccin, des personnes connues ayant reçu les doses recommandées ont succombé à la covid-19. Le ministre de la Santé n’a jamais infirmé les témoignages funestes des proches de ces victimes.

Dès lors, il est donc loisible de croire que Guy Patrick Obiang Ndong et ses services sanitaires, dont un grand nombre des praticiens refusent de faire vacciner, seraient plus attachés à des intérêts totalement cachés qu’à la santé des Gabonais. Le mutisme ou le manque de volonté d’informer sur ces vaccins ne sont pas seulement des fuites en avant. Il est plutôt évident que, malgré l’opposition des Gabonais au vaccin, le gouvernement serait prêt à tout pour le leur imposer. Advienne que pourra. Pourvu que les intérêts visés soient saufs. Alors, il n’est donc plus question de parler d’un souci de santé des Gabonais, mais d’une volonté imposée dont l’origine n’est connue que du seul gouvernement.

Nicolas NDONG ESSONO

Article du 30 novembre 2021 - 10:41am
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