Covid 19 : Les militaires traînent-ils les pieds pour se faire vacciner .

Par Brandy MAMBOUNDOU / 05 juil 2021 / 0 commentaire(s)
Les militaires ne se bousculent pas dans les centres de vaccination bien qu'ils soient prioritaires.

Commencée ce 23 mars, la campagne de vaccination au Gabon contre la Covid 19 aurait fait un bond quantitatif si les forces de défense et de sécurité, citées par le président de la République, chef suprême des armées, parmi les populations prioritaires, manifestaient un engouement certain. Début juin, conscient de la lenteur de ses éléments, le chef d’état-major général des forces armées, le général Yves Ditengou, réunissait au camp Baraka, à Libreville, les chefs de corps, à l’effet de rappeler la consigne présidentielle. Même les troupes de la Garde républicaine (GR), dont le commandement en chef est rattaché à la présidence de la République, ne se bousculent pas dans les centres de vaccination.

Trois mois après son lancement, la campagne de vaccination a enregistré environ 39 000 personnes. Au regard du stock reçu (400 000 doses) gratuitement de la Chine et de la Russie, il reste un peu plus de 371 000 doses de vaccin en souffrance. Pourvu que les dates de péremption ne soient pas proches.

Dans un premier temps, la Chine a fait un don de 100 000 doses de son vaccin Sinopharm. Elle a par la suite livré 300 000 doses supplémentaires. Le Gabon a également bénéficié de la générosité de la Russie, qui lui a fourni ce mois de juin 10 000 doses du vaccin Sputnik V, promettant d’ajouter 2 millions de flacons dans les meilleurs délais.

Le 22 février, dans son allocution d’annonce de la campagne de vaccination, le président de la République signalait que les forces de défense et de sécurité étaient prioritaires. Avec elles les personnels de santé des structures publiques et privées et les personnes souffrant du diabète et de l’hypertension artérielle. Le gouvernement, à travers le ministère de la Santé, s’est employé à ouvrir des centres de vaccination dans les chefs-lieux des neuf provinces du pays, afin d’assurer un service de proximité. Au début de l’opération, seules les provinces les plus peuplées (Estuaire, Ogooué-Maritime et Haut-Ogooué) pouvaient vacciner.

Alors, qu’est-ce qui, malgré ce dispositif et le rappel du général Ditengou, justifie le manque d’engouement chez les hommes en uniforme ? La discipline n’est-elle plus l’apanage des forces de défense et de sécurité ? Certes, la vaccination n’est pas obligatoire, mais dans les corps, les troupes savent comprendre les chefs à demi-mots. A plus forte raison quand ceux-ci sortent la trompette.

On pouvait s’attendre à ce que la GR lance le mouvement, son chef suprême ayant montré l’exemple. Ali Bongo a depuis lors pris les deux doses requises. Le coordinateur général des affaires présidentielles, Noureddin Bongo Valentin, s’est également fait vacciner. La première dame s’est aussi fait inoculer le vaccin contre la Covid 19. Un message en direction de la gent féminine dont elle est une interlocutrice privilégiée à travers sa fondation. Des membres du gouvernement ont emboîté le pas au chef de l’Etat.

Qu’est-ce qui coince du côté des forces de défense et de sécurité ?

Dess BOMBE

Article du 5 juillet 2021 - 12:24pm
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