Crise malienne : Emmanuel Macron se perd au Sahel

Par Nicolas NDONG ESSONO / 27 jan 2022 / 0 commentaire(s)
Emmanuel Macron n'a pas opéré les changements voulus pour l'Afrique.

Pour ne pas avoir entendu les cris des nouvelles générations africaines à changer de paradigme avec l’ancienne puissance coloniale, le président français a poussé les patriotes de certains pays à prendre leur responsabilité devant l’histoire.

Reconnue comme puissance géostratégique en Afrique, la France se trouve pourtant en désespoir de cause dans le Sahel où le Mali rit de ses injonctions. La soumission de la CEDEAO et de l’UEMOA au diktat de Paris vise à provoquer un assèchement des liquidités contre le nouveau pouvoir. Le peuple qui exprime ouvertement un sentiment anti-français devrait se retourner contre Assimi Goïta et ses amis si l’Etat se trouve en faillite et donc incapable de payer les salaires des fonctionnaires. Mais les calculs de Macron pourraient s’évaporer dans la poussière sahélienne. Tant la mondialisation permet la diversification des partenaires, et ce n’est pas la Banque centrale ouest-africaine qui dira le contraire !

La chaleur sahélienne qui brûle les méninges du jeune président français continue de s’étendre. Le coup d’Etat militaire qui vient de renverser Marc Kaboré au Burkina Faso n’est pas pour arranger l’affaire. Tout démontre l’inutilité de la présence des 4 800 militaires envoyés au front sans combattre les terroristes. Car sur les cinq pays du G5 Sahel, trois ont déjà connu des coups d’Etat : le Tchad, le Mali et le Burkina Faso. L’échec est patent, c’est une déroute militaire et politique… sans doute économique aussi.

Dans le court terme, si les sanctions de la CEDEAO fonctionnent, elles pourraient couper les vivres à la junte militaire qui n’est pas pressée de remettre le pouvoir aux civils au nom de la sécurité nationale. Quant aux vivres de première nécessité pour les populations, la Guinée dont les frontières restent ouvertes avec le Mali sera une voie de secours. Le Burkina Faso complique aussi les solutions punitives de la CEDEAO, les régimes militaires pouvant s’accorder des coups de main grâce à la générosité géopolitique de la Russie et de la Chine qui ont humilié la France en rejetant les résolutions contre le régime de Bamako à l’ONU.

Pour l’instant donc, les coups d’Etat se succèdent en Afrique de l’ouest pour trouver des solutions contre le terrorisme et sortir de la tenaille française. Sur ce plan, les pieds d’Emmanuel Macron se fracassent dans le sable sahélien tandis que ses yeux s’aveuglent dans la poussière de ce même Sahel. L’homme qui n’a pas pu sauver la France croit pouvoir la tirer d’affaire au Sahel. C’est raté ! L’Union européenne se demande maintenant comment sauver le soldat Macron ! ça aussi, ce n’est pas gagné, d’autant plus qu’il faut se garder de mépriser les droits de l’homme dans un pays pauvre au prétexte de l’orgueil d’un homme qui a échoué à combattre le terrorisme.

Elzo MVOULA

Article du 27 janvier 2022 - 11:59am
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