Pendant que la paupérisation galopante créée l’incertitude à tous les niveaux dans notre pays ; que les autres représentations diplomatiques croulent sous le poids des loyers impayés et la détresse de nos diplomates, l’ancienne secrétaire générale du ministère de l’Economie numérique saigne le Trésor public gabonais.

Que se passe-t-il au sommet de l’Etat ? Pourquoi cette gouvernance à géométrie variable ? Y aurait-il dans ce pays des citoyens « bien nés » qui ont tout, et d’autres mal nés, et qui n’ont rien ? Doit-on laisser le Gabon couler en entretenant l’illusion d’une diplomatie agissante, alors même que nous sommes dépourvus de moyens de la soutenir ?

Face à cette batterie d’interrogations, tous les regards se tournent vers Ali Bongo dont les frasques de l’ambassadeur du Gabon près de la République française sont devenues un sujet de commérage au bord de la Seine et au Gabon. Ni plus ni moins, tenez-vous bien, Avenue Raymond-Poincaré à Paris, Son Excellence Madame l’ambassadeur, du haut de ses lubies, a loué un appartement dans un hôtel particulier, propriété des investisseurs américains. Coût mensuel du loyer : 18 000 euros, soit 11 790 000 Fcfa.

Le pigeonnier qu'occupait son prédécesseur.

Liliane Bulabula Wamusanza a refusé d'habiter le pigeonnier qu'occupait son prédécesseur, Flavien Enongoue. Elle a préféré un appartement à presque 12 millions de Fcfa ! Cela a fait bondir plus d'un à la direction générale du Budget à Libreville. Son ministre de tutelle et beau-frère, Pacôme Moubelet Boubeya, a été sommé de recadrer sa belle-sœur d'ambassadeur.

Pour sûr, à la représentation diplomatique, tout le personnel a vite déchanté : Mme l'ambassadeur prend tout le monde de haut et raconte à qui veut l'entendre qu'elle n'a pas été envoyée pour s'occuper des Gabonais dont personne, selon elle, ne lui arriverait à la cheville à l'ambassade et au sein de toute la diaspora. Mais en réalité, c'est pour masquer le tailleur des fonctions qui est trop large. On en vient à regretter son prédécesseur, Flavien Enongoue, ce qui est un comble ! Où va-t-on au Gabon ?

Un train de vie digne des princesses du Golfe.

Pendant qu'elle veut mener un train de vie digne des princesses du Golfe persique, alors que les finances du Gabon sont au rouge, et que le personnel de l'ambassade du Gabon en France est chaque mois payé au lance-pierre, Liliane Bulabula Wamusanza veut habiter dans un appartement de 12 millions de Fcfa. Mais ses supporters rejettent cette accusation d’un revers de la main. Selon eux, « Madame Liliane Massala est venue changer l’image de cette ambassade. Hier, l’autochtone gabonais Flavien Enongoue, pourchassait ses compatriotes de la diaspora et, surtout, était allé jusqu’à interdire à ces derniers d’accéder aux services publics de l’ambassade. Notamment son refus de délivrer les passeports à des Gabonais comme lui. Il a fallu que la Congolaise soit nommée ambassadeur pour que la République une et indivisible s’occupe de tous ses enfants. Donc, elle est au service du Gabon et du président de la République. »

Au-delà des propos des uns et des autres, au moment où la misère est à toutes les portes, est-il normal, logique et décent que le loyer mensuel de Liliane Bulabula Wamusanza, fusse-t-elle ambassadeur du Gabon en France, coûte 13 millions de Fcfa ?

Nicolas NDONG ESSONO