D'où viendra mon salut ?

Par Brandy MAMBOUNDOU / 14 nov 2021 / 0 commentaire(s)

Pour avoir longuement flirté avec le milieu protestant dans ma jeunesse, j'aurai bien évidemment retenu tant de choses ne serait-ce qu'en termes d'animation dont une chanson d'Agneng vue comme danse chrétienne en ce milieu.

D'où viendra mon salut est effectivement le titre de ladite chanson disant :

« Je pensais que mon salut viendrait de mon père, de ma mère, de mon enfant, de mon travail, de mes possessions... Or, mon salut ne viendra que de Dieu »

Par adaptation, la démocratie au Gabon pourrait commencer à se dire que son salut ne viendrait ni du PDG et ses satellites, ni de quelques partis de l'opposition généralement enclins à sauter sur le moindre os tombé de la gibecière du pouvoir.

La démocratie viendra de l'UN comme UNION NATIONALE.

Sans être encarté dans aucun parti de quel que camp que ce soit, j'ai néanmoins fait une petite fièvre à l'idée de voir ce parti UN éclater en miettes le 13 novembre au soir comme ce fut le cas du MORENA entre autres.

Est-il tôt de s'en réjouir ? Si oui, pourquoi Paul-Marie GONDJOULT se serait-il fendu d'un post sur les réseaux affichant les scores très serrés du genre qui avait entraîné des graves antécédents aux sénatoriales de la dernière édition à Bitam ? C'était au PDG.

Comme pour dire que la victoire en démocratie commence à la première fraction au-delà de 50 %.

C'est tout.

PMG a ainsi reconnu sa défaite sans manquer de féliciter son adversaire du jour. Sans crier à la fraude comme Trump qui n'en démord pas à ce jour aux États-Unis.

Je pense sincèrement que les félicitations du peuple épris de démocratie devraient plus s'adresser à PMG dont l'élan tend vers la conservation de l'unité du parti qui lui en sera forcément reconnaissant pour les prochaines échéances. C'est un poids lourd en force.

Dans un environnement socio-économique où l'on n'aura point besoin ni du bwiti, ni du djobi, ni de melane... pour mesurer les souffrances du peuple, l'organisation en amont d'un parti politique à l'heure des attentes aiguës n'irait pas chercher le chemin de ses ambitions chez Montesquieu.

Aujourd'hui, le Gabonais n'est certes pas revenu à l'âge de la pierre pour ne pas exagérer, mais il souffre beaucoup.

Les emplois se font de plus en plus rares, il s'ensuit un affaissement du pouvoir d'achat quand les parents avec des emplois précaires à défaut des pré-pensions se retrouvent avec des charges familiales au-dessus de leurs forces.

Après, c'est la faim, échecs scolaires, drogue et prostitution, braquages de débrouille dans des maisons de fortune des quartiers sous intégrés où en cette saison des pluies il faut marcher des km dans la boue, traverser les marécages sur des ponts de fortune pour arriver au point clando et  

se changer de vêtements et chaussures.

Mieux s'il y a un lavage à côté, on se nettoie. Même les gens véhiculés rincent les roues chaque matin pour 500 FCFA, soit l'équivalent de 4 pains !

Avec ça, il faut rester debout des heures durant comme au PK 12, à Rio, à la gare routière (de nom)... pour attendre sous la pluie comme sous le soleil un hypothétique bus de Trans'urb ou de Sogatra.

À la question de savoir pourquoi il y a plus de bus Trans'urb à la base de la Nomba que dans les rues où le besoin est criard, qui aurait un début de réponse ?

Avec ça, les calaba, les popo et les haoussa qui ont des taxis ont morcelé les itinéraires avec des tarifs très élevés fixés loin des autorités. Où sont-elles ?

Mais en défense, les calaba disent que "yours roads are very bad". Comment ? " route pour vous est cassée-cassée".

Vrai ou faux ?

Les popo disent qu'il y a trop de contrôles de police.

Vrai ou faux ?

Et les haoussa disent que les prix de carburants sont très élevés.

Vrai ou faux ?

Et nous, "on va encore faire comment ?"

Avec 4 enfants scolarisés, au collège, on a au moins 1 000 FCFA de transport par jour et par enfant hors sandwich.

Le prix du lait augmente toujours, le carton de dindon est passé à 20 000 FCFA chez le plus grand distributeur de surgelés, l'eau et l'électricité sont chères avec des caprices à la livraison. Aucune bonne émission de TV ne passe en clair, or l'abonnement est également cher au Gabon comme le gaz butane, les médicaments, les matériaux de construction...

Akiéeeee !

Quand avec ce stress on développe une maladie à défaut d'avoir contracté une infection dans les latrines communes désinfectées, il est risqué d'arriver à l'hôpital public à seulement 7 heures Il n'y a plus de places libres, les numéros sont distribués avec la chance qu'une petite blouse blanche vous annonce en début d'après-midi que le médecin ne sera pas là !

Et nous ? On va encore faire comment ?

Sauf que si la crise vous emporte dans la nuit, les survivants de la maison devraient vite passer les tests Covid, et la cabane sera vite désinfectée.

Ces quelques illustrations témoignent de plus en plus des difficultés de vie au Gabon au point que des jeunes gens avec ou sans formation cassent les cailloux le long des rues pour boucher les nids-de-poule en mendiant des pièces d'argent, pour boire et fumer. Quel triste spectacle en credo d'égalité des chances !

Que dire des bambins qui pêchent les silures dans les égouts ?

Toute ambition de politique pratique qui aura pour vision sincère de débarrasser le Gabon et les Gabonais de cette image accolant de misère aura forcément l'adhésion du grand nombre inscrit dans cette attente.

Si l'Union Nationale en est capable, l'utile serait joint à l'agréable démocratique qui ne se limite pas dans les urnes, mais aussi dans le respect du Peuple de Dieu, sel et lumière du monde.

Et le salut du peuple aura son origine inscrite dans la pierre en lettres d'Or.

 

Corneille Ollomo Ekoga (Citoyen gabonais)

Article du 14 novembre 2021 - 10:23am
Article vu "en cours dév"

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