Droits de l’homme : La maltraitance des détenus se poursuit à la prison de Libreville.

Par Brandy MAMBOUNDOU / 17 juil 2021 / 0 commentaire(s)
La prison centrale de Libreville a les allures de l'enfer sur terre.

Par le biais d’un communiqué, l’organisation non gouvernementale (ONG) SOS Prisonniers Gabon dénonce la corvée infligée aux détenus à la prison centrale de Libreville consistant à vider les fosses septiques avec des seaux. Ce n’est pas la première fois que la structure de défense des droits de l’homme tire la sonnette d’alarme sur la maltraitance des pensionnaires du plus grand pénitencier du pays.

« Sur 18 quartiers de la détention (droit commun), chaque quartier dispose d'une fosse septique et de 10 éléments, avec 2 seaux d'eau en plastique amarrés avec une longue corde. C'est avec ces sceaux d'eau que le détenu plongé dans la fosse (…) met les déjections dans les seaux pour aller reverser cela au caniveau. » SOS Prisonniers Gabon (SPG) avait déjà adressé, le 31 mai, une lettre ouverte au ministre de la Justice pour dénoncer le mauvais traitement infligé aux prisonniers. L’initiative lui a valu l’interdiction de l'accès au pénitencier le 19 juin.

L’ONG fait un récit détaillé de l’opération et revient sur les conditions de vie dans ce milieu carcéral. « Chaque prisonnier fait 30 tours dans la fosse avec ses seaux, sans gants ni bottes, ni aucune autre protection… Que dire du masque ou gel hydroalcoolique ? Une fois la vidange finie, même de l'eau pour nettoyer les détenus il n'y en pas. Car à la prison centrale de Librevillle, l'eau est une denrée rare, c'est comme trouver une aiguille au désert du Sahara. D'ailleurs, à chaque fois qu'il pleut, c'est l'apothéose à la prison centrale, les prisonniers remercient le bon Dieu d'avoir pensé à eux… »

Faut-il rappeler que la vidange des fosses septiques se fait par des camions citernes adaptés ? La prison centrale de Libreville ressemblerait-elle à un camp de déshumanisation ?

Par ailleurs, SPG renseigne sur les mœurs blâmables à la prison de Libreville. « Les détenus qui donnent régulièrement leur cotisation au maire ne sont pas astreints à vider la fosse septique. Aussi, ce sont les prisonniers qui sont en rupture familiale, dépourvus de moyens, en nature comme numéraire, qui sont les plus exposés à ce travail qui déshumanise l'être humain et est très dangereux pour la santé. On constate qu'il y a les moyens pour agrandir la barrière comme la tour de Babel, faire la peinture de l'extérieur du pénitencier, mais quand il faut améliorer les conditions des détenus… que nenni ! »

Entre la mauvaise alimentation, l’insalubrité, la surpopulation carcérale et la maltraitance des détenus, la prison centrale de Libreville a les allures de l’enfer sur terre.

Brandy MAMBOUNDOU

Article du 17 juillet 2021 - 8:13pm
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