L'amas de terre est impressionnant. On imagine que pour mettre cette charge hors de la voie ferrée, il faut du matériel technique et l'habileté des conducteurs de machine.

Une vraie ingénierie ! Ce ne sera pas semblable au pacte qu'Omar Bongo avait dû signer avec Satan pour la réalisation du gigantesque chantier du chemin de fer, mais ça y ressemble. Car non seulement il faudra enlever la terre, mais aussi casser la colline pour que, plus jamais, elle ne jette sa terre sur la voie ferrée. Fort heureusement, il y a le PAT, dit Plan d'accélération de la Transformation. Là, il ne s'agit guère de transformation, mais de réparation. Combien de temps dureront les travaux? Six mois?

Ceux qui sont allés à Franceville pour les fêtes cogitent, tandis que les transporteurs de marchandises ont les migraines. Setrag et Comilog ne se laisseront certainement pas malmener par cet amas de terre, six mois c'est presqu'une éternité. Alors toutes les machines du PAT devront y être acheminées pour vaincre la malédiction de la boue qui, après s'être attaquée à tant de routes, dont celle d'Okondja-Akiéni, et avoir emporté des vies humaines à Libreville, s'en prend maintenant au chemin de fer. Comme une bataille épique entre la terre et le fer.  Le régime gabonais n'a, semble-t-il, pas vaincu les colosses amas de terre, pas plus qu'il ne maîtrise le travail de la forge.

Pourtant, il a le génie d'amasser les foules dans tel ou tel stade pour chanter les gloires d'un régime qui ne sait produire que l'enfer. Que gagnent les Gabonais avec le régime au pouvoir? Que gagnent-ils avec le Transgabonais? Avant de répondre à ces questions, ce serait déjà bien de libérer la voie ferrée de cette emprise de la terre!

Elzo Mvoula