« Edmond Okemvele Nkogho n’est pas candidat à la Présidentielle de 2023 ! »
Si l’ancien président du Conseil économique et social dit se battre pour « un autre Gabon », il soutient, la main sur le cœur, que son action est désintéressée ; loin d’une posture d’un potentiel candidat à la prochaine présidentielle. Il suffit d’échanger avec lui pour comprendre la profondeur de sa démarche et celle de ses pairs, dont Jacques Adiahénot. Du haut de leurs expériences diverses et variées, ils voient le Gabon plonger chaque jour que Dieu fait dans la détresse. Au nom de l’amour qu’ils ont pour ce pays, il faut très vite faire « quelque-chose ». Mais quoi ? Voici ses explications ! Lecture.
Gabonclic.info : Depuis un certain temps, vos pairs et vous êtes dans une plateforme dénommée "Gabon d'abord". Pourquoi avoir créé une telle structure et quels sont ses objectifs ?
Edmond Okemvele : « GABON D’ABORD » est la réponse au constat amer que j’ai fait dans mes livres, sur la mauvaise gouvernance politique, économique et culturelle dans mon pays, le Gabon.
Cette mauvaise gouvernance est à l’origine de la souffrance de plus en plus insupportable des Gabonais. Economiquement, le pays est plus que jamais dans les mains des étrangers, des incompétents et des incapables occupent presque tous les postes de responsabilité du pays. Le pouvoir d’achat des Gabonais s’amenuise de mois en mois.
Alors qu’entre 1960 et maintenant le Gabon est 54 fois plus riche financièrement par habitants. Et les diplômés sortis des écoles supérieures sont au chômage à la charge des parents et grands-parents. Et sur le plan social : des crises et des grèves à répétition.
Les retraités qui s’y connaissent, pour y avoir assisté et participé et qui ont réfléchi en octobre 2021 et janvier 2023, veulent participer au traitement de cette hémorragie et transmettre le témoin aux jeunes patriotes engagés.
La solution c’est : « les intérêts du Gabon et des Gabonais d’abord ! ».
Avec la franchise qui vous caractérise, Edmond Okemvele est-il candidat à la présidentielle de 2023 ?
Je réponds « Non, Non et Non ! » Je le répète et signe : Edmond Okemvele Nkogho n’est pas candidat à la Présidentielle de 2023 !
La solution, ce n’est pas seulement le changement d’homme (s) ou de femme (s). Dites-moi ce que les ingénieurs, les docteurs, les agrégés ont déjà fait d’extraordinaire dans notre pays depuis l’indépendance 1960. Ils ne sont pourtant pas bêtes et incapables. Mais le système de la constitution actuelle les tient en esclavage. Toutes les recommandations et décisions sont prises en dehors des Gabonais eux-mêmes.
Il faut que chaque Gabonais, quel que soit son statut social, se libère et arrache sa souveraineté citoyenne individuelle pour libérer enfin le Gabon. Qu’on soit villageois, paysan, étudiant, fonctionnaire, pêcheur, artiste, politicien, jeune ou vieux.
Le système politique actuel français (hyper présidentiel) donne la responsabilité ci-dessus à un seul homme, le président de la République. C’est une erreur très, très, très grave.
Et c’est la cause des souffrances des Gabonais et d’ailleurs de tous les citoyens des anciennes colonies françaises d’Afrique, qui ont hérité de ce système de gouvernance politique, économique et culturelle non-performant, manifestement à bout de souffle. À comparer avec les résultats dans les pays Anglophones, on saisit l’immense fossé.
Les retraités, les religieux et chefs traditionnels membres et les leaders politiques réfléchissent, dans la Plateforme, se battent pour changer ce modèle de société « spécificité de gouvernance française et francophone ».
Alors que le monde entier sait qu’un seul doigt ne peut pas laver la figure, la majorité des Gabonais, même les plus instruits et expérimentés, le pensent au Gabon. Quel gâchis !
Concrètement, à la lumière des drames d'ailleurs, comment sortir le Gabon de la situation actuelle sans effusion de sang ?
Mes huit ans de recherches en sciences politiques (2014-2022) révèlent qu’on ne change pas de manière irréversible et durable. Pour vous faire plaisir, je dirais qu’on change difficilement un système politique par coup d’État ou par soulèvement populaire. Faites le tour de tous les pays où il y a eu le changement de système politique dans le monde.
On change un système politique de manière irréversible et durable par l’éveil de la conscience populaire, par des campagnes d’éducation populaire. C’est Karl Max qui a dit : « Pour que la révolution se matérialise, il faut qu’elle s’empare du peuple ».
C’est la voie qu’a choisie la Plateforme Citoyenne et Patriotique « GABON D’ABORD », en demandant aux Gabonais à qui on a caché la vérité et les connaissances de plus de 60 ans, de s’intéresser chacun à la politique de son pays, de préparer leurs pièces pour s’enrôler, et demain d’aller obligatoirement, chacun d’eux, faire son devoir. D’aller exprimer sa joie ou son mécontentement dans l’urne lors des prochaines élections 2023.
Bien sûr qu’il se pose depuis 1990 le problème des fraudes, des manipulations des textes et résultats électoraux qui, de l’avis de « GABON D’ABORD », sont la source des contestations, des violences et des morts post-électorales.
La transparence électorale est notre principal moyen et travail pour ramener chaque Gabonais à croire de nouveau au vote. La non-inscription sur les listes et l’abstention n’ont jamais apporté le changement, ni amélioré la vie des citoyens dans aucun pays, ni faire gagner une élection.
Pour conclure, le Gabon n’a pas de problème d’hommes, mais un mauvais système constitutionnel qui donne la priorité pour l’accès aux postes, à ceux qui n’ont pas les capacités, le courage et l’intérêt de faire les sacrifices pour résoudre les problèmes des Gabonais et du Gabon.
Il y a lieu de réfléchir d’abord, et se préparer pour changer notre système. Le nouveau système parlementaire, par les Gabonais et pour les Gabonais, permettra de « mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ».
Propos recueillis par Dess BOMBE
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