Elections sénatoriales 2021 : quid de la HAC ?
Après avoir couvert les élections couplées des législatives et des locales en 2018, la Haute autorité de la communication chanterait-elle le chant du cygne ? Tout porte à le croire.
La HAC a la croisée des chemins. Dans l’histoire des élections politiques au Gabon, pour la première fois, l’autorité de régulation de la communication est mise à l’écart par le gouvernement, sans aucune raison officielle.
Une situation qui laisse libres la majorité et le PDG d’occuper le terrain médiatique sans aucun contrôle par la HAC comme ce fut le cas lors des élections couplées des locales et des législatives de 2018. Et pourtant la loi est claire sur cette question d’égal accès des partis politiques et des candidats aux médias publics en période électorale.
En effet, le 28 juillet 2018, en Conseil des ministres, le gouvernement avait décidé de règlementer l’égal accès des partis politiques et des candidats aux élections aux médias publics en période électorale.
Des potentiels acteurs politiques
Un décret visant à encadrer la communication des potentiels acteurs politiques avait été pris à cet effet et le gouvernement, par la prise de ce décret qui assurait l’égalité d’accès des candidats et des partis politiques aux médias du service public en période électorale, entendait-il là faire semblant comme d’habitude pour mener en bateau la presse et les hommes politiques surtout ceux de l’opposition qui ont tout le mal du monde à s’exprimer dans les médias publics depuis bien longtemps ?
Ces nouvelles mesures avaient été saluées par les médias et par la classe politique dans son ensemble. Car l’inégal accès aux médias publics a longtemps été au cœur des débats. Et pour cause, la monopolisation de ces médias, notamment par les acteurs politiques proches de la majorité au détriment des autres tendances politiques qui pourtant ont des adhérents et des sympathisants qui sont des contribuables au même titre que les autres citoyens.
L’instauration d’un nouvel espace public de débat
Depuis plusieurs années, les médias sont les principaux témoins du déroulement des scrutins qui ont marqué le retour au multipartisme. Ils ont permis l’instauration d’un nouvel espace public de débat, au sein duquel la dénonciation des abus et la confrontation d’idées se sont matérialisées. Le principe d’égal accès aux médias publics, consacré par un acte réglementaire, doit plus que jamais consolider le processus de démocratisation du pays.
Le droit à l’information et celui lié aux suffrages universels sont deux droits à valeur constitutionnelle qui constituent deux expressions de la démocratie. Ces droits trouvent leurs contenus harmonisés dans l'expression de la démocratie à l'article 42 de la loi n° 12/2001 du 12 décembre 2001 portant Code de la communication audiovisuelle, cinématographique et écrite en République gabonaise.
Selon cet article, l'expression de la démocratie renvoie au pluralisme d'opinion, et à l'indépendance des médias, à la libre circulation de l'information et au libre accès à l'information, au libre accès des citoyens aux médias publics ou privés et l'accès équitable des partis politiques et associations aux médias publics ou privés.
Alors, quel niveau ça bloque désormais ?
Dess BOMBE
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