Enseignement supérieur et éducation nationale en crise : Le Snec menace, la coalition Conasysed-Sena continue sa grève
Alors que la grève continue dans l’Education nationale, le Snec menace de rentrer à son tour dans la danse, six mois après avoir suspendu son mouvement sans que le gouvernement n’ait respecté ses engagements. Le ciel s’obscurcit davantage pour nos apprenants.
Va-t-on réellement s'en sortir ? La question vaut son pesant d'or. À court d'idées, les gouvernants font pleuvoir les menaces dans tous les sens, ne sachant plus quoi faire. La suspension des salaires devient le seul moyen de maintenir les enseignants dans les amphis et classes. Les notes d'intimidation et autres menaces de suspension de salaires concoctées rapidement par secrétariat général du ministère de l'Enseignement supérieur en sont la preuve. Néanmoins, celles-ci seraient visiblement loin d'effrayer les membres du Syndicat national des enseignants-chercheurs du Gabon (Snec), comme l'a souligné le président de la section de l'université Omar Bongo le samedi 8 janvier dernier à Libreville.
La tutelle toujours dans les menaces et intimidations
Visiblement, la peur et l'intimidation s'inscrivent comme des modes de management pour répondre au mot d'ordre de grève un peu partout. En effet, en moins de 24 heures, le Secrétaire général du ministère chargé de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Frédéric Mambenga Ylagou, aurait publié deux notes de service : la première avant la tenue de l'assemblée générale du Snec et la seconde aussitôt après. La première note visait clairement à intimider tous les adhérents du Snec qui se rendaient à l'assemblée générale afin de voter l'entrée en grève. Quant à la seconde, elle est de facto une entrave au déclenchement de la grève dès ce lundi 10 janvier. Ce que n’a pas manqué de fustiger Pr. Mathurin Ovono Ébè, le Président du Snec-UOB le même jour.
Mathurin Ovono Ebe, président du Snec demande à leur hierarchie de revoir ses methodes.
Selon lui, le Secrétaire Général dudit ministère ne devrait pas ignorer que selon la loi 1/2 000 portant statut général de la Fonction Publique, toute grève portant sur la revendication d'un salaire dû ne peut être sanctionnée par une coupure de salaire du gréviste. En ce sens que leurs « revendications portent sur des salaires dûs. La grève suspendue le 19 juillet 2021, dans l'attente de la signature d'un protocole d'accord entre le Gouvernement et le Snec, va être reconduite dès le 10 janvier 2022 parce que le Gouvernement ne respecte pas ses engagements. Le Gouvernement porte donc seul la responsabilité de la grève qui sera reconduite le 10 janvier du fait de ses velléités léthargiques. Le Snec a montré sa bonne foi en suspendant sa grève pendant six (6) mois. Monsieur le secrétaire général, plutôt que de brandir les muscles en nous portant vos menaces, mettez plutôt en place un guichet unique pour la régularisation de toutes les situations administratives et apurez la dette d'honoraires professionnels », a-t-il rappelé à ce dernier.
La coalition Sena-Conasysed toujours sur le pied de guerre
De leur côté, la coalition des syndicats de l'Education nationale Sena-Conasysed a tenu à l'Ecole Martine Oulabou une énième assemblée générale le même jour. Au sujet des bons de caisse du mois de novembre, la Coalition a annoncé avoir œuvré pour leur restitution, même s’il reste encore des collègues, à l’instar de ceux de Lambaréné, qui les attendent toujours. Sur cette question, des garanties auraient été données par la tutelle pour que chaque ayant droit puisse rentrer en possession de son salaire. Aussi, la coalition a-t-elle fait savoir que la même démarche avait été entreprise pour les salaires du mois de décembre 2021 retenus et qui ont fait l’objet d’amputations. La coalition reste ferme sur la restitution des bons de caisse et le paiement des retenues sur salaire. Cependant, le Bureau n'a relevé aucune avancée sur la restitution des retenues opérées sur les soldes de décembre 2021. Mais il insiste afin que cela soit rétabli dans les brefs délais, sinon cette fin de mois de janvier 2022.
Par rapport à la dernière rencontre qui a eu lieu vers la fin du mois de décembre 2021, « le gouvernement a fait des propositions, nous avons fait des contre-propositions. Donc, puisque le ministre ne s'est pas encore imprégné du document, nous attendons qu'il nous appelle pour que nous puissions tomber définitivement d'accord sur ce que le gouvernement consent de nous donner, à quel moment il le fera pour que nous puissions nous accorder là-dessus. Et c'est à ce moment-là que nous allons faire le point aux enseignants qui apprécieront. Nous ne pouvons pas dire que les cours reprennent lundi puisque la grève n'a pas été levée. En conséquence, nous continuons la grève. Mais, nous attendons que le gouvernement nous appelle pour donner des réponses aux problèmes posés par la coalition car, nous avons pris le temps pour travailler », a souligné Fridolin Nvé Messa, secrétaire général du Sena lors d’un entretien accordé à la presse. C’est dire que l’accalmie n’est pas pour maintenant. Triste sort pour étudiants et élèves gabonais.
Dess Bombe
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