Francis Jean Jacques Evouna, secrétaire général de la plate-forme « Éveille-Toi Gabon » : « Je suis un des artisans de cette victoire sans faille du OUI »

Par Brandy MAMBOUNDOU / 26 nov 2024 / 0 commentaire(s)

 

Au lendemain du vote référendaire sur le projet de nouvelle Constitution sanctionné par une adhésion massive des Gabonais, selon les résultats provisoires annoncés par le ministre de l’Intérieur, nous nous sommes rapprochés de quelques partisans, ou non, de la future Loi fondamentale. Parmi eux, Francis Jean Jacque Evouna, acteur économique, secrétaire général de la plate-forme « Éveille-toi Gabon ». Tout en affirmant qu’il est l’un « des artisans de cette victoire sans faille du Oui », notre interlocuteur donne aussi, dans l’entretien ci-dessous, les raisons de la forte abstention des électeurs et invite les partisans du NON à la concorde et à la fraternité. Lecture. 

Gabonclic.info : Quelle est votre impression après l’’annonce des résultats du Référendum par le ministre de l'Intérieur donnant le « Oui » largement vainqueur ? 

Francis Jean Jacques EVOUNA : bonjour à vous, chers éducateurs des masses ! Je vous remercie de l’intérêt que vous portez à ma modeste personne qui, d’ailleurs, est très heureuse d’avoir vu le OUI l’emporter très largement sur le NON, qui me semblait très irréaliste pour ceux-là qui le prônaient. C’est, bien sûr, cela aussi l’expression du jeu démocratique. Je veux d’ailleurs vous affirmer que je suis un des artisans de cette victoire sans faille du OUI, qui démontre que le peuple gabonais est suffisamment responsable, sait ce qu’il veut et devient véritablement mature dans la défense de la démocratie directe. Il importe de comprendre de la déclaration du ministre de l’Intérieur, redevenu la pièce maîtresse du processus électoral dans notre pays, d’annoncer au peuple gabonais consulté par voie référendaire, les résultats de sa décision souveraine, et que le citoyen démocratique est celui qui est, tour à tour, gouverné et gouvernant. La démocratie n’admet aucune distinction principielle, de naissance, de compétence ou de capacités, entre citoyens pour ce qui relève des affaires politiques.

Dans ces résultats, on relève un fort taux d'abstention. Qu'est-ce qui, selon vous, pourrait justifier cela ?

Je serais tenté de définir l’abstention, qui consiste à ne pas se rendre aux urnes lors d'une élection tout en étant inscrit sur les listes électorales. Elle progresse en continu depuis les années 1980, si bien qu'on parle de "phénomène de l'abstention". Cette évolution, aux multiples facteurs, varie selon le type de scrutin. Elle met en cause la légitimité des élus et témoigne de l'écart croissant entre les citoyens et leurs dirigeants politiques lorsqu’il s’agit d’une élection présidentielle, législative, municipale ou sénatoriale. Or, le 16 novembre 2024, il s’agissait d’un référendum constitutionnel, c’est-à-dire le vote par le peuple souverain d’une nouvelle Constitution. Oui, il y a eu abstention pour plusieurs raisons, à savoir : économiques, pas d’argent ; le manque d’intérêt pour certains électeurs qui n’étaient pas habitués à voter un texte juridique, en lieu et place des personnes ; le phénomène des électeurs transportés (bœufs votants), etc. 
 

Certains compatriotes remettent en cause ces résultats. Quelle est votre analyse ? 

Il est important de savoir que l’interprétation d’un texte juridique n’est pas donnée à tout le monde, même si l’on nous dit que nul n’est censé ignorer la loi. La participation électorale est considérée comme l'un des traits les plus caractéristiques de la bonne santé d'un régime démocratique. La contestation des opérations électorales obéit à des conditions très contraignantes, relatives à la personne de son auteur, à ses délais, ses modalités de dépôt et sa forme. La décision rendue par le juge sur cette contestation est enfermée dans des délais et pourra avoir des effets variés, incluant non seulement l’annulation de l’élection, mais également la réformation des résultats et le prononcé de l’inéligibilité d’un candidat, selon le type de scrutin. Contester le référendum, c’est contester le principe même du suffrage universel. Sans être juriste professionnel, je pense que ceux qui contestent les résultats courent le risque de ne pas être qualifiés en droit car, le contrôle juridictionnel des référendums semble, au premier abord, essentiellement théorique, eu égard à la très faible pratique de ceux-ci au niveau national. Toutefois, et il ne faut pas s’y tromper, les séismes politiques qu’ils peuvent provoquer justifient un contrôle suffisamment bien organisé pour parer aux éventuels dérapages démagogiques et liberticides. 

Votre mot de la fin !

Je termine en disant un grand bravo à tous les partisans du OUI et à l’ensemble du CTRI (Comité pour la transition et la restauration des institutions, Ndr), en tête duquel se trouve un grand homme, le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, qui reste fermement attaché aux valeurs républicaines, au patriotisme, aux principes qui incarnent notre bon vivre ensemble.  Il a permis de recueillir l'avis du peuple sur un projet de nouvelle Loi fondamentale, au travers d’un Référendum constitutionnel qui portait sur différents sujets : organisation des pouvoirs publics, ratification d'un traité international, réformes affectant la politique économique, sociale ou environnementale de la Nation et les services publics y concourant. Je me permets aussi de dire à nos frères qui prônaient le NON, dans la concorde et la fraternité, que notre futur n’est pas désespéré. Le seul vainqueur de ce référendum constitutionnel reste le Gabon, notre beau pays. 

Propos recueillis par Elzo Mvoula

Article du 26 novembre 2024 - 7:52am
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