Au cours de leur assemblée générale tenue ce 11 juin à Libreville, les membres de la centrale syndicale Dynamique unitaire (DU) ont, à l’unanimité, voté pour une grève générale de deux semaines à compter de ce 14 juin. Cette grève fait suite à l’expiration du préavis de huit jours déposé le 31 mai sur la table du gouvernement.

Les adhérents de DU ont déploré ce qu’ils considèrent comme « le mépris du gouvernement », qui n’a pas ouvert un dialogue social avant l’expiration de leur préavis de grève, afin de prendre en compte leurs nombreuses revendications. « Tout ce que nous obtenons, c’est par le rapport de force. En vingt et un ans de syndicalisme, on n’a jamais rien obtenu sans la grève », a fait remarquer Jean Rémy Yama, le président de DU.  

« Pourtant, malgré ce mauvais traitement à notre égard, nous faisons contre mauvaise fortune bon cœur », devait ajouter Jean Blaise Nkogho Meye, le secrétaire confédéral. « Pour l’instant, nous invitons tous les agents à respecter le mot d’ordre de grève dès ce lundi. Au terme des deux semaines de grève, nous nous retrouverons à nouveau en assemblée générale d’appréciation, pour décider si évidemment la grève est reconduite ou pas. »

DU a exposé ses revendications au cours de l’assemblée générale du 29 mai. Elles concernent principalement les agents publics en activité et à la retraite. Il s’agit de la régularisation des situations administratives (recrutements, intégrations, titularisations, avancements automatiques et reclassements) et du paiement de toutes les dettes envers les fonctionnaires (rappels de solde, primes et vacations). Pour les retraités civils et militaires, DU demande l’arrimage des pensions au nouveau système de rémunération, en vigueur depuis juillet 2015.

Si elle recrute dans toutes les administrations publiques, la centrale syndicale DU est composée en majorité d’enseignants du primaire, du secondaire et du supérieur. Avant même l’expiration de son préavis de grève, les enseignants retenus pour les épreuves sportives du baccalauréat ont observé un débrayage ce 9 juin, à l’effet de réclamer le paiement des vacations liées à la précédente session de l’examen. Avec la grève générale de deux semaines, c’est l’organisation du BEPC (brevet d’études du premier cycle) qui est menacée.

Ce 14 juin, le Syndicat national des enseignants-chercheurs (Snec) tient une assemblée générale à l’Université Omar Bongo (UOB) pour constater la non prise en compte de ses revendications et, en conséquence, déterminer la conduite à tenir. La section Snec-UOB est déjà en grève depuis le 7 juin pour demander l’harmonisation des calendriers entre les départements. Craignant une année blanche, les étudiants prient les enseignants et le gouvernement de trouver un terrain d’entente. Le ministère de l’Enseignement supérieur, qui a ouvert les négociations avec le Snec-UOB, doit proposer plus que la simple écoute.

Dess BOMBE