Front social : Madeleine Berre en bourreau des travailleurs.

Par Brandy MAMBOUNDOU / 01 juil 2021 / 0 commentaire(s)
En prenant le risque de fâcher les travailleurs, pour qui roule Madeleine Berre ?

Avec un mépris et un cynisme qui heurteraient les consciences sous d’autres cieux, la ministre du Travail et de l’Emploi a soumis aux députés un projet de Code du travail aux antipodes de la mouture consensuelle issue du dialogue social. Le texte sorti du chapeau de Madeleine Berre fait la part belle aux employeurs, le monde d’origine de l’ancienne présidente de la Confédération patronale gabonaise. L’image du gouvernement n’en sort pas forcément sauve. 

Ce 18 juin, quatorze organisations syndicales représentatives, parmi lesquelles la Cosyga (Confédération syndicale gabonaise), souvent accusée d’être tendre avec les pouvoirs publics, avaient tiré la sonnette auprès des députés sur le caractère unilatéral et liberticide du projet de Code du travail que leur soumettait la ministre du Travail et de l’Emploi. Dans un mémorandum fort instructif déposé au cabinet du président de l’Assemblée nationale, Faustin Boukoubi, ainsi qu’au cabinet de la présidente du Sénat, Lucie Milebou Aubusson Mboussou, les travailleurs dressaient un tableau comparatif des résolutions consensuelles du dialogue social et des dispositions unilatérales de la ministre du Travail.

Les organisations syndicales dénoncent, entre autres, la suppression d’un des droits fondamentaux de la travailleuse mère d’un nouveau-né, la suppression de l’article obligeant l’employeur à motiver un licenciement et la suppression de la disposition interdisant le licenciement d’un employé qui participe à une grève régulière. Elles ont également noté que le texte de Madeleine Berre ouvre grandes les portes à la main-d’œuvre étrangère et assouplit en même temps les conditions de licenciement pour motif économique. Curieusement, le gouvernement qui a dépénalisé l’homosexualité pour lutter contre les discriminations et la stigmatisation accepte les discriminations entre les employés dans le nouveau Code du travail. Les travailleurs font la démonstration que 80 % du nouveau texte sont une œuvre solitaire de la ministre du Travail et de l’Emploi. A l’instigation de qui ? Avec l’approbation du Conseil des ministres, présidé par le président de la République ? Les organisations des travailleurs s’interrogent et interrogent.

Payés pour également s’assurer que l’argent du contribuable est utilisé à bon escient, les députés, avant de voter ce Code du travail à sens unique, pour ne pas dire inique, auraient quand même dû se demander à quoi a finalement servi le dialogue social financé à grands frais par le Trésor public. Elus du peuple, ils auraient dû s’assurer que les intérêts des travailleurs, leurs électeurs, sont bien défendus.

Dans tous les cas, les députés se sont rendus complices de la ministre du Travail, qui a pris l’énorme risque de fâcher une partie non négligeable des électeurs et leurs familles désormais précarisées. Les travailleurs ont prévenu que cette provocation ne sera pas sans conséquences, dans le monde du travail ou ailleurs. Et d’aucuns de se demander pour qui roule Madeleine Berre.

Nicolas NDONG ESSONO

 

Article du 1 juillet 2021 - 9:40am
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