Cinq jours après avoir reçu le préavis de grève de huit jours de la centrale syndicale Dynamique unitaire  (DU), le gouvernement n'y a toujours pas réagi. Joint par nos soins ce 5 juin, le président de DU dit ne pas être surpris en vingt ans de lutte syndicale, ajoutant que le gouvernement préfère le bras de fer.

Le préavis de grève est censé expirer jeudi. Après, nous aviserons, s'est borné à dire à Jean Rémy Yama, le président de DU. A l'issue de la dernière assemblée générale de la centrale syndicale, la base lui avait donné mandat de lancer un mot d'ordre de grève générale illimitée si le gouvernement faisait la sourde oreille. Toutefois, les usages prévoient la reconduction du préavis de grève afin de donner une seconde chance au gouvernement.

Centrale syndicale regroupant des agents de l'État, pour la plupart des enseignants du primaire, du secondaire et du supérieur, et des salariés du privé, DU réclame la régularisation des situations administratives des agents publics (recrutements, intégrations, titularisations, avancements et reclassements ), le paiement des dettes de l'État envers les fonctionnaires et l'alignement des pensions sur le nouveau système de rémunération, en vigueur depuis juillet 2015. Pour les secteurs parapublic et privé, DU exige l'exécution des plans sociaux et le respect des libertés syndicales.

Le gouvernement a encore le temps de désamorcer la bombe, surtout à l'approche des examens nationaux que sont le BEPC (brevet d'études du premier cycle) et le baccalauréat . D'autant plus que de son côté, la Machette syndicale des travailleurs gabonais vaillants a dû solliciter la médiation du président de l'Assemblée nationale, Faustin Boukoubi, avant de lancer une grève des fonctionnaires et des retraités civils et militaires.

Dess BOMBE