Au-delà du souhait, c’est clairement une mission à accomplir impérativement pour le président du RPM, au regard des conditions dans lesquelles vivent les Nynois en particulier et les Gabonais en général. Ali Bongo, depuis 2009, plus préoccupé par autre chose, a complètement délaissé ses compatriotes et fait sombrer le Gabon. Une situation inadmissible qui doit vite être réparée par une alternance au sommet de l’Etat.

Depuis leur arrivée dans la Nyanga le 4 juillet, Barro Chambrier et son cortège politique du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) ont déjà sillonné pas moins de trente villages et communes, dont certains se trouvent être aux confins de cette province. Face aux Nynois venus nombreux pour le découvrir et écouter la substance de son message, Barro Chambrier a tenu, à chaque fois, à rendre un hommage mérité à Jean Ping pour sa constance dans la lutte pour l’alternance au sommet de l’Etat.

De Nyali à Mabanda, de Douano à Makabana, en passant par Mandilou 2, de Douvoye à Rinanzala, en passant par Moulengui Binza et Ilemba, Barro Chambrier a touché du doigt les réalités quotidiennes des populations qui y vivent. Un quotidien marqué par un réseau routier totalement délabré, des structures sanitaires et scolaires déliquescentes. L'électricité, l'eau potable et la téléphonie demeurant encore un luxe dans plusieurs de ces localités. Un chômage devenu endémique chez les jeunes. Un conflit homme-faune qui fait la part belle aux pachydermes, condamnant les humains à un peu plus de précarité. Pourtant au même moment, sous le couvert d'une justice jugée elle-même partiale par certains, l'on apprend sans cesse, depuis la prise de pouvoir par Ali Bongo, en 2009, les détournements massifs, de l'ordre de plusieurs centaines de milliards de nos francs par ses anciens collaborateurs, alors que cet argent aurait dû servir à développer le pays de manière équilibrée.

Autant d’incongruités dans la gestion du Gabon évoquées par les populations de la Nyanga pour lesquelles le premier des patriotes écarte toute idée fatalité. « L'espoir est encore permis, ne vous découragez pas. Le pouvoir est entre vos mains et le vote est le début de ce qui nous permettra de changer la donne. Le moment venu des consignes vous seront données pour définitivement mettre un terme au règne de ce pouvoir à l'agonie », a vivement conseillé Alexandre Barro Chambrier.

Dans la même veine, il estime que l’incurie actuelle des différents gouvernements est irréversible car selon lui le « pouvoir Bongo-PDG est sclérosé du fait de sa longévité de plus de cinquante ans au pouvoir et qu’il est temps qu’il passe dans l’opposition », a-t-il dit aux populations de Mayumba.

Pour lui, l'architecture juridique entourant l'organisation des élections dans le pays nécessite un toilettage, qui d'ailleurs a été consigné dans un mémorandum conçu en synergie avec ses pairs de l'opposition. Même si la suite à donner à cette requête reste jusque-là lettre morte, le président du RPM croit dur comme fer que la détermination d'ensemble constitue la clé pour l'avènement de l'alternance au sommet de l'État. "Il vous appartient, le pouvoir de désigner celui qui vous représentera en 2023. Même si je comprends votre inquiétude de voir l'élection à nouveau volée, je m'engage aux côtés de mes frères de l'opposition à tout faire pour que cela ne se reproduise plus. Il y a bien sûr une stratégie, mais qu’on ne divulguera pas en public", a-t-il assuré.

Dans ses propositions le chef des patriotes entend limiter à deux le nombre de mandats avec une durée de cinq ans à la tête de l'État. Il a également évoqué la priorité d'une réelle séparation des pouvoirs entre l'exécutif et le judiciaire, afin de garantir l'équité.

ABC s'est du reste montré inébranlable face aux manœuvres dilatoires orchestrées par le camp d'en face pour tenter de le discréditer, en particulier et l’opposition en général. « On va tenter de vous convaincre que l’opposition n’existe plus au Gabon, mais croyez l’opposition existe bel et bien, la preuve, je suis là, le président Nzouba Ndama se trouve en ce moment dans le Haut-Ogooué et la présidente Paulette, à Ntoum », a-t-il martelé.

Il faut noter au chapitre des échanges en aparté, le président Barro Chambrier a clairement été gratifié de promesses de soutiens multiformes dans le sens du changement tant souhaité par tous. 

Brandy Mamboundou