Gabon / Assises nationales sur la vie chère : Une clôture sous haute tension

Par Brandy MAMBOUNDOU / 14 avr 2023 / 0 commentaire(s)

 

Le Premier ministre gabonais, Alain Claude Bilie-By-Nze, a ouvert ce jeudi un séminaire sur la vie chère au Gabon dans un climat de doute, quant à l’applicabilité des résolutions qui en seront issue.

C’est dans la perplexité que les Gabonais suivent les assises nationales sur la vie chère au Gabon. Non pas que les conclusions et autres recommandations qui en seront issues manqueront de pertinences. Le gros problème du Gabon c’est l’application des textes consensuels. Il y a trop de forces d’inertie pour qu’on applique quoi que ce soit dans ce pays. « Moi je ne crois pas au miracle, ces assises ne changeront rien à la vie des Gabonais », nous a dit un client désabusé à l’entrée du grand magasin Mbolo.

Ce qu’il faut d’abord savoir, c’est que, depuis des années, le Gabon est parmi les pays les plus chers au monde. D’ailleurs, Libreville, où se tiennent les assises nationales et où réside l’écrasante majorité de la population, est réputée être la 2e ville la plus chère en Afrique et la 24e au niveau mondial, selon une étude du cabinet américain, Mercer Human Consulting, datant de 2022.

La crise ukrainienne est donc venue aggraver une situation qui était déjà asphyxiante pour les Gabonais. Car d’après certaines estimations, la hausse des prix, de 1963 à 2020 serait de 1231,57 %. Le cas du Gabon est donc très alarmant.

Assises nationales ou pas, on ne voit pas très bien comment le Gabon pourrait sortir d’une situation, où le tiers de sa population vit avec moins d’un demi-dollar par jour, dans un pays extrêmement riche, qui n’a que deux millions d’habitants. C’est un paradoxe incompréhensible.

Le mal est très profond. Et l’application des résolutions de ce séminaire risque d’échouer sur plusieurs écueils. Il y a d’abord les monopoles, dans la production des biens et services, dans l’importation et la grande distribution.

Ensuite il y a les taxes à l’importation qui avoisinent les 20 %, la TVA qui est de 18 %. Sans oublier d’autres taxes, sur la baguette de pain ou sur l’eau un produit vital, par exemple. Bref presque tout est assujetti à la taxe.

Il faut donc, pour réussir le challenge, supprimer certaines taxes, et surtout casser les monopoles. Ce qui revient à dire que les puissants commerçants et les responsables d’une haute administration affairiste et corrompue, devraient se faire hara-kiri. En clair on ne voit pas très bien ces gens suicider leurs propres affaires. Bien au contraire ils vont tout faire pour tuer dans l’œuf cette belle initiative. Comme ils ont fait échouer la mercuriale, bien que bénéficiant des exonérations fiscales, sur les produits de première nécessité.

Le Premier ministre Bilie-By-Nze, a beau jeu de dire aux participants d’éviter la théorie et d’être pratiques, on a bien peur qu’on ne se limite qu’aux conclusions théoriques et que celles-ci ne soient rangées dans des tiroirs à double fond.

Vichanie Mamboundou

Article du 14 avril 2023 - 8:00am
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