Gabon : Charles M’ba un retour en trouble-fête de la politique gabonaise ?

Par Brandy MAMBOUNDOU / 01 aoû 2022 / 0 commentaire(s)
Le retour de Charles M'ba est inondé de défis à relever.

Face à un Gabon de toutes les inquiétudes, les enfants de cette Nation n’ont de cesse d’appeler à des actes d’apaisement. Le récent séjour à Libreville de cet ancien ministre délégué aux Finances d’Omar Bongo, qui s’inscrit dans cette logique, dérange les bénéficiaires des positions acquises. Mais l’histoire…

A l’invitation du chef de l’Etat, son farouche opposant Charles M’ba, qui avait quitté le Gabon courant 2016, a accepté de se rendre à Libreville le 26 juin dernier. Une rencontre au sommet entre les deux (2) hommes s’est tenue 48 heures après le retour de ce compatriote à Libreville. Il n’en fallait pas plus pour semer le trouble dans l’opposition qui, surprise, ne sait pas trop ce qu’il faut en penser. Le même trouble règne au sein de la diaspora, d’autant que certains proches de l’opposant par retenue, ont préféré ne pas réagir quand d’autres avaient choisi des attaques en dessous de la ceinture, stigmatisant parfois toute la communauté fang à laquelle Charles M’ba appartient.

Autre constat au vu des quelques articles qui, semble-t-il, veulent gêner le retour et peut-être les supputations sur une éventuelle nomination de M. Charles M’ba à un poste de responsabilité au Gabon. Certains tentent, comme il fallait s’y attendre en pareille circonstance, de réveiller une vieille affaire datant de 2012, pourtant tranchée par la justice gabonaise en 2019, et dans laquelle Charles M’ba, alors sénateur PDG du Woleu, avait, à la lecture du dossier judiciaire, été cité à tort par des gens qui lui étaient inconnus mais pour lesquels, le but était d’« intimider » les enquêteurs. En effet, l’espoir fou de ces criminels était qu’en impliquant un sénateur, ils parviennent à dissuader la justice de continuer son travail. ! Que nenni, l’enquête s’est poursuivie, les auteurs du forfait ont été condamnés et ils ont reconnu et confirmé n’avoir jamais été en contact avec le fils d’Ebeigne qui du reste, ne leur aurait jamais rien demandé puisqu’il ne les connaissait pas.

Trop soucieux de leurs privilèges acquis et induis

Toutes choses qui soulignent, et c’est de bonne guerre, à suffisance que le retour de Charles M’ba ne fait pas plaisir à tout le monde. Certains le préféreraient sans doute définitivement en exil et d’autres, trop soucieux de leurs privilèges acquis et induis, semblent prêts à tout pour le salir et rendre son retour difficile, voire impossible.

« Quand on ne peut pas combattre un adversaire à la loyale, croit savoir un observateur de la vie publique au Gabon, on cherche à lui coller des casseroles. Et quand il possède l’aura d’un manager respecté et réseauté, on préfère tenter de le détruire plutôt que de lui permettre de s’affirmer et d’agir dans l’intérêt du pays ».

Mais à qui profitent ces manigances ? Assurément à celles et ceux qui, soucieux de continuer à exister seuls dans le Septentrion, ou dans la majorité, se sont notamment fixés pour objectif de faire le vide autour d’eux et, au besoin, d’écarter toute personne susceptible de leur faire de l’ombre ou de les empêcher d’imposer leur leadership. C’est dire que Charles M’ba apparaît aux yeux de ceux-là, comme un homme de la trempe de ceux qui gênent, ceux qui dérangent et qui empêchent de tourner en rond !

Bâti et laissé une infrastructure collective

Mais pourquoi tant de haine ? Nombreux sont pourtant les leaders de la province du Woleu-Ntem ou de la majorité qui ont occupé des postes plus importants que ceux de l’ancien ministre délégué aux Finances, et ancien sénateur. Mais combien peuvent se targuer d’avoir bâti et laissé une infrastructure collective que chacun utilise aujourd’hui ? Soutenu par Omar Bongo à l’époque, selon nos informations, qui lui avait demandé de concrétiser ce projet et de le mener à terme, Charles M’ba avait choisi de construire un édifice dédié à la jeunesse oyémoise. C’est ainsi qu’est né le Palais Omar Bongo Ondimba (P.O.B.O.). Au reste, combien de responsables gabonais peuvent se targuer d’avoir autorisé environ 200 milliards de Fcfa de marchés publics sans avoir jamais été mis en cause pour le moindre détournement ou acte de corruption ?... Une chose est sûre, à en croire la clameur populaire, Charles M’ba s’est toujours différencié de ses frères woleu-ntémois proches du pouvoir. Quand certains cherchent à s’imposer en écrasant tout le monde, lui a choisi de faire parler les actions « minboane » en fang.

Il est peut-être temps que Charles M’ba regagne le bercail et c’est sans doute ce qu’a compris le pouvoir qui, en l’appelant, cherche à sortir d’un face-à-face improductif avec des gens qui se comportent comme propriétaires de régions entières de notre territoire ou comme des figures tutélaires de groupes ethniques.

Au fond, si un tel rapprochement devait se concrétiser, le Gabon n’en serait-il pas gagnant ?

Elzo Mvoula

 

Article du 1 août 2022 - 9:36am
Article vu "en cours dév"

Nombre de Commentaires (0)

Faites un commentaire !