Gabon : Des congressistes du PDG de la Sébé-Brikolo pris « en otage » à Libreville

Par Brandy MAMBOUNDOU / 29 déc 2022 / 0 commentaire(s)
La joie d'un instant des Pdgistes face à un quotidien miséreux.

Venus pour participer au 12ème congrès de leur formation politique, ces Pdgistes ont été pris en otage, pour défaut de paiement dans un hôtel à Libreville. Une situation inhumaine et honteuse qui a provoqué opportunément l’ire de Mathias Otounga Ossibadjouo, lui-même fraîchement débarqué du gouvernement. 

L’affaire va alourdir davantage le climat dans la Sébé-Brikolo. Et pour cause, soupçonné d’avoir sciemment puni Okondja – pour une raison totalement inconnue des enfants de cette zone – des postes de ministres, de secrétaire général d’un département ministériel, de directeur général, d’ambassadeur, de gouverneur…, Ali Bongo ou son représentant vient de mettre des mères et des pères de famille dans une situation très inconfortable.

En effet, venus à Libreville pour assister au 12ème Congrès de leur parti, le Parti démocratique gabonais (PDG), les Pdgistes de la Sébé-Brikolo sont purement et simplement séquestrés dans un hôtel de Libreville, pour défaut de paiement de la facture relative à leur séjour. A l’image d’un serpent qui se mord la queue, « ces camarades » sont victimes d’un régime pour lequel ils risquent leur vie, à tout moment. Cependant, le système Ali Bongo-PDG n’est guère soucieux d’offrir à leurs propres militants des conditions de vie dignes d’un pays pétrolier.

Séquestrés dans un hôtel à Libreville

Conséquence, avec un réseau routier en lambeaux, des prix exorbitants de billets d’Afrijet, le énième incident sur la voie ferrée dont le trafic est désormais interrompu, « ces camarades », en plus d’être bloqués à Libreville, sont séquestrés dans un hôtel avec interdiction formelle de sortir même du périmètre de la salle d’attente de leur lieu d’hébergement.

Ainsi, dans un audio largement relayé sur les réseaux, la déléguée UFPDG de cette localité lance un SOS en ces termes « au secours, au secours, venez nous sortir de cet hôtel. On nous a pris en otage (…) parce que nous devons trois jours de frais d’hébergement et lorsque nous les (les responsables du PDG, Ndlr) appelons, personne ne décroche le téléphone ». Et de poursuivre, d’une voix qui fait pitié, « nous avons faim, nous avons soif, nous n’avons aucun sou de taxi. Dès que l’un de nous veut sortir, les responsables de cet hôtel nous interdisent de sortir. De grâce, venez nous libérer. Nous pouvons repartir à Okondja, même par voiture retrouver nos familles ». 

Profitant de cette situation cacophonique, et usant naturellement d’un opportunisme de mauvais aloi, lui, Mathias Otounga Ossibadjouo, l’ancien ministre de la Décentralisation, fraîchement débarqué du gouvernement, s’est mis en colère. « Lorsque les camarades arrivent pour le Congrès, dit-il, il faut les mettre à l’aise. Sinon ils vont aller nous pourrir la vie. Et je persiste à dire que nous pouvions collecter 3 millions et permettre à nos congressistes de repartir par avion de manière rotative dans la Sébé-Brikolo ».

Son rôle central dans la descente aux enfers de la Sébé-Brikolo

Si Mathias Otounga Ossibadjouo, qui n’a toujours pas fait le deuil de son limogeage du gouvernement, soutient qu’en son temps, il hébergeait les Congressistes « dans un grand hôtel », ses nombreux contempteurs rétorquent à l’envi son rôle central dans la descente aux enfers de la Sébé-Brikolo. Inconnu au bataillon des politiques capables de marquer leur passage au gouvernement, si ce n’est uniquement à remplir ses comptes en banque, le neveu du très respectable notable Luc Okenkali est très connu pour sa roublardise, son attachement viscéral à l’argent et aux biens matériels…Certains vont même jusqu’à parler de son éducation « qui a besoin d’un petit redressement ». C’est dire !

Pour le camarade Ernest M., militant de la Sébé-Brikolo « à l’époque où la Sébé-Brikolo avait ses vrais fils au gouvernement, une telle situation ne serait jamais arrivée. Ceux-là avaient le sens du devoir, connaissaient le poids de leurs responsabilités, savaient partager. Aujourd’hui, Luc Oyoubi, la deuxième personnalité presque partout au Senat et au Parti, brille par son égoïsme. Dépourvue de ministres, de Sg, de Dg…la ville d’Okondja n’a finalement que ses yeux pour pleurer. Et cette affaire montre à quel point Ali Bongo a complètement délaissé ce département. Mais bon... ». 

Jusqu’au moment où nous mettions sous presse, selon nos sources, la situation n’avait connu aucune évolution.

Anatole Ndienga 

Article du 29 décembre 2022 - 12:16am
Article vu "en cours dév"

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