Les retards récurrents dans le versement des bourses d’études et le paiement des frais de scolarité est une réalité à laquelle les étudiants gabonais semblent habitués. Mais cette fois, ceux qui poursuivent leurs études à Cuba, subissent les conséquences de ces retards, selon des informations rapportées par le Collectif des parents des étudiants gabonais à Cuba.

Ce collectif aurait récemment adressé une lettre au Premier ministre, chef du gouvernement, sollicitant une audience pour exposer leurs inquiétudes face à cette situation préoccupante.

Dans leur courrier, les parents des étudiants dénoncent des conditions de vie particulièrement difficiles pour leurs progénitures. Ils évoquent une hausse vertigineuse du coût de la vie à Cuba, aggravée par les effets persistants de l’embargo. À cela s’ajouteraient des interruptions régulières dans le versement des bourses, parfois en pleine période d’examens, fragilisant encore davantage les étudiants.

Pour pallier à ces manquements, les familles se voient contraintes de recourir à des mécanismes informels pour envoyer de l’argent à leurs enfants. Ces solutions, bien qu’essentielles, engendrent des frais supplémentaires et exposent les étudiants à des risques, tels que des retraits frauduleux sur leurs cartes prépayées.

Selon le collectif, la récente réforme budgétaire aurait accentué les retards dans les paiements. En mars 2024, une mesure visant à transférer les fonds par valise diplomatique aurait été mise en place pour combler les retards. Cependant, cette solution aurait rapidement montré ses limites en raison de dysfonctionnements internes.

D’après les témoignages recueillis, une partie des fonds aurait été utilisée par Madame Raïssa, première conseillère de l’ambassade, pour régler partiellement les bourses. Cependant, la disparition d’une somme importante après le décès de l’ambassadeur aurait plongé la gestion financière dans une crise profonde. Madame Ntsame, ancienne secrétaire de l’ambassadeur, serait même soupçonnée d’avoir détourné une partie du reliquat des fonds.

Si ces accusations se confirment, elles seraient source d’une situation chaotique, entraînant une détresse croissante parmi les étudiants gabonais. Nombre d’entre eux voient leur avenir académique compromis, faute de moyens suffisants pour subvenir à leurs besoins et payer leurs frais de scolarité.

Les parents espèrent que leur appel trouvera un écho favorable auprès des autorités compétentes, afin de mettre un terme à cette situation qui menace l’éducation et le bien-être des étudiants gabonais à Cuba.

Darrelle Mamba