Gabon : Edgard Anicet Mboumbou Miyakou ferme sa porte aux artistes

Par Nicolas NDONG ESSONO / 15 fév 2022 / 0 commentaire(s)
Edgard Mboumbou Miyakou face à la demande des artistes.

Depuis maintenant huit (8) mois, la COGAC (Confédération Gabonaise des Acteurs Culturels) frappe sans succès à la porte du ministre de la Communication et de l’Economie numérique pour obtenir une audience. Ils veulent discuter avec le ministre de l’épineuse question du quota de diffusion des œuvres sonores, audiovisuelles et cinématographiques par les médias publics et privés de radio télédiffusion.

Par courrier n° 006/COGAC /21 du 16 juin 2021, la COGAC a sollicité une audience auprès du ministre de la Communication et de l’économie numérique. Malgré les nombreux rappels adressés au directeur de cabinet – que les mauvaises langues disent très porté vers l’argent – d’Edgard Anicet Mboumbou Miyakou, cette demande demeure sans suite.  Celle-ci aurait été adressée au Pape, que les responsables de cette Confédération se seraient certainement retrouvés face à lui quelques jours après.

En effet, la loi n°019/2016 du 09 août 2016 portant Code de la Communication en République Gabonaise stipule en ses articles 62 et 73 que :

Article 62 : « Les médias privés sont tenus de respecter le pluralisme d'opinions, la diversité politique et culturelle » ;

Article 73 : « Les entreprises publiques (de communication) assurent une mission de service public.

Elles sont notamment chargées :

(…) de diffuser la culture gabonaise en tenant compte de l'identité multidimensionnelle nationale ; (…) de garantir la conservation et la pérennisation du patrimoine national par l'archivage des œuvres audiovisuelles ».

Par conséquent, il incombe au ministre de la Communication et à la Haute Autorité de la Communication de veiller à l’application de ces dispositions. Or, l’article 160 de la loi citée ci-haut stipule que « Les quotas de diffusion des œuvres cinématographiques et audiovisuelles sont fixés par voie réglementaire ». Malheureusement, près de sept (7) ans après, aucun texte réglementaire fixant ces quotas de diffusion n’a été pris, permettant ainsi la diffusion et la promotion abusive des cultures d’ailleurs, par les entreprises publiques et privées de radio télédiffusion, au détriment de la culture gabonaise. D’où la démarche entreprise par la Confédération gabonaise des acteurs culturels, en vue de pallier ce vide juridique qui ne semble gêner aucun ministre de la communication, pas même Edgard Anicet Mboumbou Miaou. Doit-on toujours occuper la rue, dresser des barricades et fermer des portails pour se faire entendre dans ce pays ? s’interrogent plusieurs artistes.

Selon un observateur de la vie publique du Gabon, « ce n’est pas de gaîté de cœur que le pauvre Edgard Anicet Mboumbou Miyakou ne reçoit pas ses compatriotes pour discuter d’un problème d’intérêt général. A quoi bon le faire si c’est uniquement pour la photo de famille ? Le pays est bloqué et tout le reste suit ».

Nicolas Ndong Essono

 

 

Article du 15 février 2022 - 9:22am
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