Le One forest summit acheve ce jeudi 2 mars 2023 mars à Libreville. Il a été l’occasion pour le Gabon de signer des accords avec des investisseurs étrangers. La décharge municipale de Mindoubé a été ainsi au centre de certains accords.

Si plusieurs pays africains profitent des rencontres internationales de haut niveau pour parer à certaines insuffisances dans certains domaines, le Gabon a la manie de ne se contenter que du minimum. C’est à croire que le pays n’a nullement la volonté d’atteindre les sommets de son développement.

Le mercredi 1^er mars donc, le gouvernement annonce avec une bonne pointe de fierté qu'il a signé, avec la France, un accord en vue de la mobilisation des fonds nécessaires à la réhabilitation de la décharge de Mindoubé. On croirait à une grosse blague de mauvais goût. Alors que les pays comme le Sénégal, le Bénin et autre Côte d’Ivoire profitent de la moindre visite d’une autorité administrative ou politique d’un pays occidental pour combler certaines de leurs insuffisances infrastructurelles, une troisième a Abidjan, un RER à Dakar, le Gabon se contente d’un accord pour réhabiliter une décharge publique. Explication.

Surchargée, la décharge de Mindoubé, dans le cinquième arrondissement de Libreville est fermée depuis près d’un an. Les autorités municipales, qui gèrent ce site, avaient envisagé de trouver un autre emplacement pour créer une nouvelle. Mais depuis quelques temps, la mairie de Libreville a curieusement repris son exploitation. Profitant alors du One forest summit, les autorités gouvernementales ont décidé de confier la gestion de ce site au gouvernement français. C'est ainsi que le ministre français de la Transition écologique et son homologue gabonais en charge de l’Economie et de la Relance ont signé un accord pour confier la remise en forme du site à la France.

C’est à croire que le Gabon s’enfonce chaque jour un peu plus dans les abîmes. Depuis la création de la décharge de Mindoubé, tous les maires qui se sont succédés à l’hôtel de ville de Libreville ont eu des équipes pour la continuité du service municipal sur ce site. L’actuelle équipe municipale manque-t-elle de de matériel pour s’occuper de sa décharge ? Alors qu’il n’est un secret pour personne que la mairie de Libreville a obtenu des engins lourds au temps Rose Christiane Ossouka Raponda trônait à l’hôtel de ville, pour l’entretien des voiries de Libreville et conséquemment de la décharge de Mindoubé. Où sont donc ces engins et pourquoi, pour réhabiliter une décharge, faire appel à l’expertise de la France ? La main d’œuvre manquerait-elle à la mairie de Libreville pour s’occuper de ce site ? Il y a vraiment de quoi désespérer de cette mairie dont le harcèlement quotidien sur les commerçants et autres usagers des marchés de la capitale est devenu proverbial, alors que cette même mairie a du mal à s’occuper rien que des ordures ménagères de la ville.

Il est vrai que personne n’attendait quoi ce soit des retombées de l’actuel One forest summit, mais il est tout de même aberrant qu’en matière de coopération, le Gabon fasse appel à l’expertise de la France pour se débarrasser de ses ordures ménagères. Et l’on en droit de se poser une question simple : si pour construire des infrastructures de grande importance, à qui devrait s’adresser le gouvernement gabonais ?

Elzo Mvoula