Gabon : Francis Evouna émet quatre suggestions à ACBBN pour redresser le pays

Par Brandy MAMBOUNDOU / 26 jan 2023 / 0 commentaire(s)
Jean Jacques Evouna, président du Conseil gabonais du patronat (CGP).

Dans une communication parvenue à la rédaction de Gabonclic.info, ce jeudi 26 janvier 2023, Jean Jacques Francis Evouna, président du Conseil gabonais du patronat (CGP) a proposé au nouveau Premier ministre, Alain Claude Bilie By Nze, ce qu’il pense être les priorités pour sortir le pays du gouffre dans lequel il serait plongé. Et ce, dans la majeure partie des secteurs d’activités pour ne dire pas l’ensemble.

Depuis plus d'une décennie, le président de la République, Ali Bongo, a pourtant fixé un cap afin de remettre sur les rails l'économie du pays et innover son modèle social, vieux de plusieurs années. Sauf qu’après bientôt 14 années au pouvoir, le fils d’Omar Bongo peine toujours à y parvenir alors que d’après Jean Jacques Evouna, cette ambition serait pourtant présente. Elle reposerait sur un carré stratégique, les quatre axes fondamentaux du redressement du Gabon qu’il propose à Bilie By Nze.

En effet, le premier de sa liste correspondrait à un objectif majeur. C’est-à-dire, le rééquilibrage de la balance commerciale par la compétitivité et l'investissement. La mise en place concomitante d’une fiscalité compétitive (le crédit d’impôt). Pour permettre la création d’emplois, le gouvernement devrait prendre la décision de baisser les charges des entreprises et de procéder à la création d’une banque publique d'investissement. Celle-ci permettrait au Gabon de reconquérir des parts de marché et de créer à nouveau de l'emploi dans l'industrie et l'agriculture.

Car, selon Francis Evouna, investir au Gabon devrait être une priorité, notamment pour encourager la transition énergétique et les modèles innovants. C'est le sens, par exemple, d’un projet agroécologique à inventer, dans lequel il conviendrait d’engager l’agriculture locale, pour faire de l'environnement un nouvel atout pour la compétitivité économique du secteur. La compétitivité et l'investissement sont les deux leviers décisifs pour l'emploi. Il faudrait que le nouveau Premier ministre en prenne conscience.

« L'emploi qui recouvre précisément le deuxième côté stratégique du carré. La politique publique de l'emploi que va engager désormais le gouvernement devrait constituer un élément de soutien à la consommation des ménages et donc de relance de la croissance. En créant le dispositif des emplois d'avenir, ce seront plusieurs jeunes qui pourront trouver leur place dans le monde du travail. Et c’est autant de familles qui verront leur pouvoir d'achat soulagé. Si nous pouvons atteindre un objectif de 25.000 à 35.000 emplois d’avenir à signer d’ici la fin de l'année, c'est plus de 10 milliards de FCFA que nous aurons redistribués vers ceux qui en ont le plus besoin », a souligné le président du Conseil gabonais du patronat.

D'autre part, avec une timide reprise économique qui profile à l’horizon, un autre dispositif pourrait peu à peu monter en puissance : celui des contrats de génération, dont le début des négociations par branches et par entreprises pourrait être prometteur. Car il est indispensable de signer un accord dans le secteur de l'agroalimentaire, qui permettra à un peu plus de 10.000 jeunes d'accéder à l'emploi. Cette bataille pour l'emploi qui paraît à la fois économique et sociale, devrait conduire le gouvernement à l’assumer pleinement. Il conviendrait de chercher des solutions et des résultats sur le front du chômage, en particulier celui des jeunes par le paiement de la dette intérieure aux entreprises, Ce qui serait une solution certaine et une bonne nouvelle pour le Gabon et les Gabonais, mais il faut pouvoir oser. Et le nouveau Premier ministre a besoin d’audace.

Dans sa troisième proposition, notamment sur ces nouveaux emplois à créer et les cotisations qu'ils génèreraient seraient un meilleur atout pour pouvoir innover relativement à un modèle social. Il nous faudrait rétablir durablement nos comptes sociaux, en déficit de plus de 235 milliards de FCFA. C’est une urgence absolue. Nous pourrions relever ce défi et le gagner. Une loi des finances rectificative 2023 devrait être à cet effet élaborée et votée. Le gouvernement doit engager des mesures

importantes de contrôle des dépenses et, pour les retraites, négocier une réforme structurelle, une réforme consensuelle, qui pérenniserait notre système par répartition tout en ouvrant un droit nouveau : la prise en compte de la pénibilité. « Le modèle social gabonais ne doit pas être seulement défendu, il doit permettre de nouveaux progrès. C'est le sens que nous devons donner à la promesse républicaine », a lancé Francis Evouna.

Enfin, le quatrième côté de ce carré stratégique, c'est la souveraineté budgétaire, sans laquelle rien n'est possible. « L'explosion de la dette, accentuée par la crise financière et les choix coupables des prédécesseurs, qui ont mis en péril la capacité de notre pays à maîtriser son destin, avec le risque majeur de voir nos choix dictés par les marchés financiers, il est impérieux que le nouveau gouvernement assume la politique de réduction des dépenses publiques et l'augmentation de la fiscalité pour les patrimoines et les revenus les plus aisés. Avec un engagement : celui de faire peser l'essentiel de l'effort à venir sur la baisse des dépenses », a-t-il faire savoir.

Pour le président du Conseil gabonais du patronat, c’est sans doute en actionnant en même temps ces quatre axes que le gouvernement réussirait à redresser le Gabon tout en ouvrant de nouvelles perspectives aux Gabonais.

Elzo Mvoula

Article du 26 janvier 2023 - 7:14pm
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