Gabon : Grève générale illimitée aux Eaux et Forêts dès le 3 janvier

Par Brandy MAMBOUNDOU / 29 déc 2022 / 0 commentaire(s)
Les membres de la SYNAPEF lors d'un précédant mouvement d'humeur.

Le jeudi 29 décembre 2022, le Syndicat national des professionnels des eaux et forêts (Synapef) a organisé une énième assemblée générale pour fustiger le mutisme constant de la tutelle, plongé dans un silence radio total. Au cours de regroupement des hommes et femmes en charge des forêts et de l'environnement, ceux-ci ont décidé du retour à la grève en début d'année 2023.

2023 s’annonce encore plus complexe au ministère des Eaux et Forêts et de l'Environnement, à entendre la formation syndicale de ce ministère. En effet, au cours d'une conférence de presse animée au sein dudit département ministériel, les agents, du moins ceux appartenant au Synapef, ont décidé d'un retour à la grève dès le début du mois de janvier 2023. Pour eux, il n'y a que cette manière de faire pour être entendu au plus haut sommet. Ces derniers citent, pour l’exemple, le bilan du dialogue, qui est plutôt catastrophiques, contrairement aux attentes d'Ali Bongo Ondimba.

« Sur la teneur du bilan du dialogue social, le Synapf informe, à regret, qu'après la suspension, en fin 2021, du mouvement de grève générale illimitée, la commission bipartite, réunissant la tutelle et les partenaires sociaux, n'a tenu, durant toute l'année 2022, aucune réunion technique visant à la mise en œuvre du protocole d'accord signé le 2 septembre 2020. Une accalmie de 12 mois, perdue et non mise à profit pour s'employer à l'effectivité des engagements pris. Engagements restés jusqu'à ce jour au stade embryonnaire des intentions ». A déploré Maurice Nvé, secrétaire général adjoint 2 du syndicat lors de la conférence de presse.

Le même constat serait fait concernant le chapelet de dysfonctionnements majeurs relevés dans la gestion du département. « Le premier cas concerne le traitement inégalitaire réservé aux personnels par la tutelle. Avec, d'une part les agents soumis à des injustices multiformes : coupure illégale de trois mois de salaire à 29 agents, coupure illégale de deux trimestres de primes à plus de 400 agents, ponction illégale de 25 % du montant des primes à plus de 200 agents, suspension arbitraire et sans motif de fonctionnement de trois responsables administratifs. D'autre part, les agents appartenant à la frange de privilégiés et bénéficiant d'une immunité, à l'exemple du directeur général des forêts, non suspendu pendant son séjour de trois mois à « Sans familles » et maintenu en poste grâce au soutien étroit du ministre, malgré son implication dans une série de malversations à hauteur de 300 millions de francs Cfa auprès d'exploitants forestiers asiatiques », a-t-il dénoncé.

S'agissant du grand sommet sur le Climat, qui devrait se tenir en mars 2023, le Synapef se demande même à quoi cela va servir, vu que jusqu'ici, l'aide financière dont le Gabon bénéficie de l'extérieur ne se limiterait qu’à certaine classe d'individus au détriment de la population fortement impactée par le réchauffement climatique. Fort de ce qui précède, on se demande si le gouvernement ne serait pas entrain de « crucifier » son bilan déjà « calamiteux » du chef de l’Etat, en accentuant la pauvreté de ceux qui sont sensés lui accorder un troisième mandat.

Dess Bombe 

Article du 29 décembre 2022 - 10:13pm
Article vu "en cours dév"

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