Gabon : Jean Boniface Assélé pleure…

Par Nicolas NDONG ESSONO / 22 mar 2022 / 0 commentaire(s)
Assélé peut sourire, le CLR est toujours entre ses mains...Ontintin est en joie.

Le général à la retraire a versé quelques larmes de joie. La guerre de leadership au Centre des libéraux réformateurs serait bien loin derrière. La formation du généralissime Ontintin a échappé aux appétits démesurés de sa filles, Nicole avec laquelle il était en froid. Après cette passe malheureuse, qui a n’a heureusement pas pu ébranler le parti, le CLR repart plutôt sur des bases bien plus solides. Mais pour combien de temps ?

Depuis l’avènement de la démocratie multipartite au Gabon, les partis politiques ont du mal à survivre à leurs fondateurs. Les exemples peuvent être cités à foison. Le Centre des libéraux réformateurs n’a point attendu la disparition de son leader pour entrer dans une phase d’autodestruction.

Et il n’a valu que de peu pour que ce parti, qui a connu son heure de gloire au sortir des élections locales de décembre 2013, ne disparaisse de la carte politique du Gabon. Et pour cause, lorsque, par un congrès extraordinaire tenu en septembre 2019, le président du CLR avait décidé de se faire seconder par sa fille, Nicole Assélé, il n’avait pas prévu le plan que cette dernière avait préparé pour faire main basse sur l’appareil politique.

Mais pour bon nombre d’observateurs de la scène politique nationale, l’arrivée de Nicole Assélé au CLR ne devait rien au hasard. Bien au contraire, cette intrusion semblait répondre à deux impératifs. La première cause est sans nul doute l’entrée dans l’arène politique de l’ancienne ministre des Sports, une occasion pour elle de rebondir dans le gouvernement. Et le parti du père serait bien indiqué pour servir de hampe de lancement de son combat politique. La deuxième raison est plutôt familiale.

Le contrôle de l’appareil politique du patriarche

C’est connu dans tout le Gabon que le patriarche Assélé est le fondateur d’une véritable smala. La succession à la tête de cette tribu s’annonce très ardue. Celui des descendants de cette famille qui prendrait le contrôle de l’appareil politique du patriarche, aurait une longueur d’avance sur les autres dans la course à l’héritage. Autrement dit : qui tient le CLR, tient immanquablement le statut de chef de famille.

Est-ce que le patriarche Jean Boniface Assélé a deviné le fond des intentions de sa fille ? Rien n’est moins sûr. Toujours est-il que depuis les premiers jours de Nicole Assélé au sein de la formation politique de son père, les dissensions se sont rapidement fait sentir. Et cela d’autant plus que la fille s’est adjoint les services d’un mercenaire politique, en la personne d’Alexandre Désiré Tapoyo.

Ce dernier, déjà exclu du Centre des libéraux réformateurs pour conduite incompatible avec la ligne politique du parti et dont le retour n’avait point été formellement acté par la direction du parti, s’était retrouvé au Parti démocratique gabonais, où il a figuré sur la liste du premier arrondissement de Libreville de ce parti aux élections municipales de 2018.

Alexandre Tapoyo a vite fait de répondre à l’appel de Nicole Assélé

N’ayant pas reçu à se faire élire à la tête de la mairie de Libreville, comme il l’ambitionnait, même pas au poste d’un adjoint au maire, Alexandre Tapoyo a vite fait de répondre à l’appel de Nicole Assélé dont l'appétence de faire main basse sur le parti paternel était mûrement pensée. « Nous aurions honte de nos plus belles actions, si le monde voyait tous les motifs qui les produisent », disait La Rochefoucauld. La mise sous-tutelle n’a pas fait long feu.

C’est connu : « Le meilleur procès ne vaut pas le pire accommodement ». C’est certainement ce que Nicole Assélé a compris, pour ne pas entrer dans un conflit inutile avec son père de risque de tout perdre par la faute d’un mauvais conseil. Mais il est aussi évident que, comme disait Pierre Corneille : « Un généreux conseil est un puissant secours ». Encore faut-il l’avoir !

Nicole Assélé connaît désormais sa conclusion

Aujourd’hui, les choses semblent rentrer dans l’ordre. Le bras de fer, que sa mauvaise compagnie conseillait à Nicole Assélé connaît désormais sa conclusion. Les activités du parti vont pouvoir repartir sur de meilleures bases. Une nouvelle direction est établie et sera installée dans ses fonctions dans les jours à venir, selon le président-fondateur, qui a aussi retrouvé toutes ses prérogatives sur la formation politique.

C’est à cet effet que, ce samedi 19 mars 2022, le nouveau secrétaire général du Centre des Libéraux Réformateurs, Pascal Boileau Obiang Ondo, recevait la coordination provinciale de l’Estuaire, Pulchérie Abeme Nkoghe, ainsi que le coordinateur communal et tous les délégués d’arrondissement de Libreville. Cette rencontre, qui s’est terminée dans une atmosphère conviviale, au Cabaret des artistes, siège du CLR, sera suivie de la convocation de tous les coordinateurs provinciaux, au siège du parti.

Une action politique qui vient confirmer que la situation de crise dans laquelle ce parti membre de la Majorité républicaine et sociale pour l’émergence était plongé n’est plus qu’un mauvais souvenir.

Nicolas Ndong Essono

Article du 22 mars 2022 - 9:29pm
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