Dans une communication parvenue à la rédaction de Gabonclicinfo en date du 03 janvier 2023, Francis Jean Jacques Evouna, Président du Conseil Gabonais du Patronat (CGP) a émis ses vœux au peuple gabonais en général et aux entreprises privées en particulier. Il a saisi l’occasion pour inviter le gouvernement à éponger sa dette. Pour lui, ce n’est que de cette manière que l’on pourrait parler de relance économique.

Le président du Conseil Gabonais du Patronat (CGP) voudrait bien se réjouir des signaux d’une timide reprise économique et décrire les enjeux des réformes à mener pour construire une croissance riche en emplois. Mais il estime que la meilleure solution serait de régler la dette aux entreprises locales. « Notre économie irait mieux lorsque l’Etat mettra une priorité au paiement de la dette intérieure pour que les entreprises retrouvent du souffle, de la compétitivité et du dynamisme. Grâce à tout cela, il y aura à la création de nouvelles entreprises, mais aussi la croissance des entreprises existantes », a-t-il souligné.

En effet, d’après le président du CGP, les signaux économiques seraient en train de passer pour la plupart du rouge à l’orange. « On voit ainsi des perspectives de croissance pour 2023 un peu réévaluées et un moral des chefs d'entreprise qui semble se redresser. C'est certainement l'actif le plus précieux et le plus fragile qui devrait motiver l'Exécutif. La confiance des entrepreneurs PME reste fragile et ne semble pas pouvoir revenir de sitôt, eu égard au paysage économique. Et pourtant, cette confiance sera bien utile pour affronter une année 2023 riche en défis. Quels sont les éléments d'évolution déterminants pour notre économie et nos entreprises ? C’est la question fondamentale». A-t-il développé.

Construire une croissance riche en emplois, d'abord. On le voit depuis quelques mois, une timide reprise économique se fait jour mais elle ne se traduit pas aussi mécaniquement que par le passé en créations d'emplois. À cela une cause majeure mise en avant par les chefs d’entreprise : l'inadéquation des compétences disponibles sur le marché avec leurs besoins. Les chiffres sont édifiants : plus de 30.000 emplois seraient non pourvus chaque année faute de candidat. Et c'est un minimum…

Ensuite, Jean Jacques Evouna propose de baisser le taux du chômage. Mais ceci passerait par une volonté réelle des plus hautes autorités, de prendre avec l’ensemble du patronat (FEG et les autres corporations de PME), ce qui devrait pousser tout le monde à mener une véritable réforme de notre marché du travail. Notamment en donnant la possibilité à toutes les entreprises de négocier, quelle que soit leur taille.

Enfin la dernière idée serait de permettre aux salariés et aux dirigeants de trouver les solutions adaptées à leur situation de terrain. Pour redonner aux entreprises gabonaises la capacité à se développer, la priorité des mesures doit porter sur la fiscalité qui reste encore coercitive, punitive, voire dogmatique, le marché du travail, la simplification administrative et l'éducation, estime le président du CGP.

La dette intérieure est un goulot d’étranglement pour la relance économique. Ce n’est pas le FMI, la Banque mondiale et les autres partenaires du Gabon qui le démentiraient, malgré le semblant de reprise. Pour Jean Jacques Evouna, ces partenaires devraient s’impliquer fortement pour une véritable relance économique en cette année charnière pour le Gabon.

Elzo Mvoula