Autrefois destination prisée des Gabonais dans le Haut-Ogooué et communément appelée Cité Lobikamoise, la ville d'Okondja n'est aujourd'hui que l'ombre d'elle-même. Faisant désormais face à de nombreuses difficultés, notamment sur le plan social, économique, culturel, éducatif et autres politiques, la situation est alarmante et mérite que l'on tire la sonnette d'alarme.

La population Lobikamoise vit actuellement dans une ville qui est complètement aux antipodes de l'image qu'on pourrait bien se faire de la célèbre et médiatique ville d'Okondja, naguère considérée comme « le grenier du Haut-Ogooué » depuis l’accession de notre pays à la souveraineté internationale. A quelques mois des élections générales de 2023, la question que l’on pourrait poser aux hommes politiques de cette contrée est : « Okondja a-t-elle été oubliée par ses élus et ses cadres ? ». La réponse à cette question permettrait de voir un peu plus clair sur les péchés commis par cette ville pour être mise au ban de la société.

Les maux qui gangrènent cette commune sont symptomatiques de ce que vivent les populations du département de la Sébé Brikolo qui manquent désormais de tout : absence de boulangerie, absence d'une station-service, pénurie d'eau potable dans plusieurs quartiers (Mangou, Ampini, Obeli Ossenga, Okondja village...), coupures intempestives d'électricité. Sur le plan sanitaire, Okondja n’est pas mieux lotie : l’hôpital étant en réhabilitation, un centre intérimaire d'une seule chambre d'hospitalisation ne pouvant qu’héberger plus de huit personnes sert d’annexe.

Sur le plan éducatif, le manque d'enseignants au Lycée Luc Okenkali a été maintes fois rappelé à la tutelle et jusqu’alors aucune réponse positive n’a été émise par la hiérarchie de l’Education nationale. Et pour couronner le tout, Okondja subit les mêmes affres que l’ensemble du pays en matière de route. Les voiries communales sont dans un état de délabrement très avancé. La nature ayant horreur du vide, les hautes herbes envahissent naturellement des routes de la ville.

En clair, Okondja se meurt, jour après jour au vu et au su de ses élus locaux, des cadres et de l’administration centrale. Il est à espérer qu’avec les consultations politiques en vue, certains cadres se souviendront de la Cité Lobikamoise. Il serait peut-être temps d'exiger à chaque élu local de présenter le bilan de son mandat. Si celui-ci est négatif, il faudrait penser à tourner la page et œuvrer désormais avec ceux qui veulent bien développer la localité.

Dess BOMBE