Le mercredi, 1er févier 2023, Ali Bongo a présidé son deuxième Conseil de ministres en l’espace de deux semaines. Ce dernier tour de table s’est tenu curieusement après la sortie des évêques du Gabon. Au cours de cette rencontre au tour du chef de l’Etat, on note plusieurs décisions prises, notamment au sujet de la carte d’identité mais également en ce qui concerne la presse.

C’est le sentiment qui se dégagerait après que le ministère des Relations avec les institutions constitutionnelles ait présenté un projet de loi portant réorganisation de la Haute autorité de la Communication. Notamment le renforcement des procédures de sanctions de la HAC, il est souligné que désormais, les directeurs de publication sont désormais passibles de sanctions en cas de commentaires haineux sur les articles publiés. « Les commentaires des articles mis en ligne, fondés sur des propos haineux, racistes, tribalistes ou d’images portant atteinte à l’intégrité morale, à l’honneur, à la cohésion sociale ou à la vie privée d’autrui, exposent le directeur de publication aux sanctions prévues par le présent projet de loi » a-t-on pu lire dans le communiqué final du Conseil des ministres.

A première vue, cette décision, peu étonnante de la part du gouvernement, semble inviter les responsables des medias a plus de vigilance dans l’exercice de leur métier. Mais d’une autre analyse, cela se présente comme une forme déguisée d’appeler les hommes et femmes des responsables des organes de presse à « filtrer » les usagers et autres lecteurs qui ont un langage un peu dur et qui ne seraient pas au gout des gouvernants. Sauf erreur de notre part.

Si le message n’est pas tombé dans les oreilles de sourd, on craint juste que cette décision, surtout à la veille d’une élection présidentielle, ne vienne réduire à néant les efforts fournis en matière de liberté d’expression.

Dess Bombe