Gabon : Le retour des exilés est impératif pour l'apaisement.

Par Brandy MAMBOUNDOU / 05 aoû 2021 / 0 commentaire(s)
Le retour des exilés est une urgence nationale.

Plusieurs compatriotes, après la présidentielle de 2009 et surtout celle, très pénible, de 2016, ont pris le chemin de l’exil. Derrière eux, ils ont laissé femmes et enfants complètement désemparés. Ce sujet, très préoccupant, est jeté à notre conscience collective.

Enorme défi collectif ! Avec moins de 2 millions d’habitants, un quartier de Casablanca ou d’Abidjan, le Gabon aurait dû être rythmé par des problèmes humains d’une moindre intensité. La tolérance, l’amour, le respect de l’autre et des règles de vie communes, l’équité… devraient être le cri de ralliement connu de tous.

Les exilés ont quitté leur terre natale pour des raisons diverses et variées, mais avec un dénominateur commun : se mettre à l’abri d’un emprisonnement arbitraire. Notamment les Charles Mba, Séraphin Moundounga, Jean-Pierre Lemboumba Lepandou, Alfred Nguia Banda, Alfred Mabika, Ludovic Ognagna, Willy Okoumba, Armand Ango…

Même si, au Gabon, cette situation passe sous silence, même si les leaders politiques ou les membres de la société civile n’en parlent que très peu, les familles des concernés souffrent dans leur âme et dans leur chair, avec à la clé une désorganisation complète de la structure familiale : des enfants qui n’ont plus vu leur père depuis des années. Séraphin Moundounga, par exemple, dont certains membres de la famille disent « ne plus avoir des nouvelles ». Un patriarche comme Jean-Pierre Lemboumba Lepandou réduit « à gérer » les problèmes des siens « au téléphone ». Un Charles Mba incapable d’aller enterrer dignement sa sœur aînée. Un Alfred Nguia Banda qui n’a pas pu prendre part aux obsèques de son épouse. Ludovic Ognagna dont les ouvriers de ses champs à Omoye sont au chômage.

Avec un tableau aussi sombre et dans une nation où presque tout le monde se connaît, le président de la République, Ali Bongo Ondimba, « qui ne doit pas être rancunier » (dixit Guy Nzouba Ndama), devrait jouer son rôle, lui dont l’action doit être tournée vers l’apaisement : le retour des exilés est une urgence nationale.

Un homme d’Etat, un chef d’Etat, ne saurait se réjouir du malheur de ses compatriotes.

Brandy MAMBOUNDOU

Article du 5 août 2021 - 2:51pm
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