Gabon : Le Samu social gabonais serait-il un ministère de la Santé bis ?

Par Nicolas NDONG ESSONO / 03 juin 2022 / 0 commentaire(s)
Le Dr Wenceslas Yaba, Dg du Samu Social affectionne faire de la prodada.

Alors que les hôpitaux publics sont plongés dans un cauchemar, faute de matériel et de médicaments pour soulager leurs nombreux patients, le Samu social gabonais a le vent en poupe et semble bénéficier d’un statut enviable. C’est, du moins, le constat fait par l’hôpital public, les populations et les bénéficiaires de cette structure médicale. Le ministère de la Santé serait-il atteint de bicéphalisme ?

Depuis près de cinq ans, une propagande médicale ne cesse de remplir les pages des réseaux sociaux. Au centre de celle-ci le Samu social tient la vedette. Si les services dispensés par cette organisation sont constamment publiés, quitte à même porter atteinte à la vie privée des malades, la population gabonaise s’interroge sur les vrais mobiles de ces opérations médicales, qui ont tout l’air d’une récupération politique. Le Gabon étant devenu le champion de la politisation de tout et de rien, le tapage autour de cette structure médicale ne laisse pas indifférent.

Bien que le Samu social soit une organisation non gouvernementale, venant en aide aux personnes démunies, ses opérations tendraient à se confondre actuellement avec celles du service public. Un exemple : il y a une semaine, elle a procédé à la distribution de médicaments de première nécessité dans les hôpitaux de Libreville, Akanda et Owendo. Par cet acte, l’occasion a été donnée au coordinateur du Samu social gabonais, Dr Wenceslas Yaba, de rappeler la portée et l’objectif de « cet acte noble ». Il s’agirait d’interpeller les pouvoirs publics sur l’urgence sanitaire dans notre pays, mise à mal par l’absence de médicaments de premier usage et la vétusté des plateaux techniques. « Nos compatriotes malades méritent que les responsables des hôpitaux et ceux du Samu social gabonais, qui travaillent étroitement, trouvent des solutions pour ceux à ressources très limitées. Et cela pour réduire efficacement les décès évitables », aurait souligné Wenceslas Yaba.

Le Samu se moquerait-il de l’Hôpital ?

Une déclaration qui vient jeter un peu plus de trouble dans les esprits. Et de quoi rendre le « ministre de la Covid-19 » jaloux. Car, ces dénonciations en règle ressemblent à de véritables coups d’ergot portés contre le Dr Guy Patrick Obiang Ndong, qui verrait désormais un sérieux concurrent marcher sur ses plates-bandes. À moins qu’il ne soit reconnu, une fois pour toutes, que le Samu social est devenu un ministère à part entière. En tout cas, si les services rendus aux populations sont régulièrement annoncés tambour battant, le Samu social va devenir naturellement plus avantageux pour la population que le ministère de la Santé et des Affaire sociales.

En effet, si le Samu social a plus de moyens que les hôpitaux publics, le citoyen ordinaire voudrait qu’on lui fasse la lumière sur le fonctionnement cette organisation, l’identité des bailleurs de fonds de cette structure qui défie allègrement les services de l’Etat. Car, sauf ignorance de notre part, le Samu social a en son sein des médecins et autres personnels rattachés pour mener à bien ses activités. Il est presque certain que ce personnel médical ne s’active pas seulement pour la seule beauté des yeux de la reine. Il serait donc rétribué, comme dans tous les services médicaux. Alors qu’au moment où, dans les hôpitaux, les agents de santé débrayent continuellement, non seulement pour dénoncer la qualité du matériel de travail, mais encore pour réclamer certaines indemnités, ceux du Samu social seraient à l’abri du besoin.

Certaines pratiques dénoncées

Si le Samu social gabonais attire régulièrement les trompettes de la renommée, ce qui est salutaire pour la population, des actes, pas très orthodoxes, seraient tout aussi dénoncés. Il se dit ici et là que « le chantage sexuel » serait un sport favori au sein de cette structure où plusieurs femmes auraient été « repassées » par certains responsables de la maison. Question : le Dr Wenceslas Yaba est-il au courant de ces pratiques ? Organise-t-il les entretiens d’embauche « lui-même » ou les fait-il organiser par « d’autres » personnes ?

Il y a quelques mois déjà, une histoire controversée de disparition de fonds alloués à l’organisation avait été dénoncée sur les réseaux sociaux par certains « jaloux » de l’action du Dr Wenceslas Yaba. Une affaire sur laquelle jusqu’à ce jour le flou le plus total persisterait. Aujourd’hui, ces mêmes sites reprennent à cœur joie les turpitudes de certains agents du Samu social sur des patientes. Un droit de cuissage en somme ! Guy-Patrick Obiang Ndong va-t-il longtemps accepter d’être nargué ?

Elzo Mvoula

Article du 3 juin 2022 - 1:22pm
Article vu "en cours dév"

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