En choisissant la capitale du pays pour organiser cette manifestation, l’actuelle doyenne politique de cette zone voulait-elle montrer « en direct » au Palais et autres « souffleurs » qui hésitent encore, qu’elle est la « femme » de la situation pour remplacer Rose Christiane Ossouka à la tête du gouvernement et assurer ainsi une victoire cash au candidat du PDG lors de la présidentielle de 2023 ?

Elle n’est pas née de la dernière pluie. C’est le moins que l’on puisse dire. Denise Mekam’ne connaît très bien le système dans son fondement et dans son fonctionnement. Elle mesure parfaitement l’importance des images et des symboles. Elle a conscience – comparativement à l’intérieur du pays – de la présence de plusieurs services de renseignements lors d’une cérémonie à Libreville… Denise Mekam’ne est incontournable, depuis 2009, dans le dispositif politique d’Ali Bongo dans lequel elle ne cesse d’occuper plusieurs fonctions ministérielles de premier plan. A ce tableau de chasse, il ne lui reste plus qu’un seul poste de prestige : la Primature.

C’est donc tout naturellement que, comme cela se susurre dans les salons feutrés, sa nomination au 2 décembre ne serait qu’une question de temps. Elle voudrait donc hâter cet objectif. Pour vite atteindre sa cible, Denise Mekam’ne a, côté cour, organisé samedi dernier à Libreville une journée de réflexion dont l’objectif principal était d’élaborer une stratégie politique pour vaincre le signe indien : faire, cette fois, gagner le candidat du PDG lors de la présidentielle de 2023 contrairement à l’échec d’Ali Bongo dans cette circonscription en 2009 et 2016.

« C’est un bilan totalement négatif, reconnaîtra lors de cette manifestation Roger Ekomie Ndong, parce que sur trois sièges, le président n’a remporté que dans un seul siège, c’est d’ailleurs le motif principal qui a motivé cette journée politique afin de réfléchir sur les solutions à apporter à la prochaine élection présidentielle 2023 », a expliqué le secrétaire national N°3 du PDG, chargé de l’animation politique dans le Moyen Ogooué.

Nous analyserons les comportements des responsables politiques

Comme solution, Denise Mekam’ne a son idée : « nous analyserons bureau de vote par bureau de vote les résultats de 2016, nous analyserons les comportements des responsables politiques du département pendant cette période et nous en tirerons les conséquences pour ensuite élaborer une stratégie qui nous permettra d’aborder 2023 sereinement ». Question naïve : comment va-t-elle « déceler » la roublardise chez un individu à l’instant T ?

Côté jardin, la réponse à cette question renvoie à la vraie raison de l’organisation de « L’Abanga-Bigne, horizon 2023 ». Selon plusieurs observateurs, une stratégie bien orchestrée par ce membre permanent du bureau politique du PDG du Moyen-Ogooué et Bilie-Bi-Nzé serait passée dans sa phase d’application. Si pour le Porte-parole du gouvernement « il y a des difficultés, c’est connu de tous » (lire par ailleurs), autrement dit l’actuelle Premier ministre serait incompétente sinon plus. Denise Mekam’ne pousse ses pions pour montrer à Ali Bongo et aux autres décideurs qu’elle est la femme de la situation. Du coup, en organisant sa manifestation à Libreville, Denise Mekam’ne veut défier Rose Christiane Ossouka sur ses terres.

Sinon, même en grossissant la foule, elle sait pertinemment que ce n’est pas à Libreville qu’elle devrait organiser une telle manifestation pour mettre fin aux divergences parfois « inutiles » et à « la duplicité » des habitants de l’Abanga Bigne. Mais c’est bien sur le terrain, à Ndjolé, où le message serait mieux passé.

Or, au bord de l’Abanga, Denise Mekam’ne est un problème qui ne saurait régler les autres problèmes. En l’espèce, bon nombre de participants à cette manifestation ont vainement cherché des yeux les néo Pdgistes tels que Daltry Nang Eko et son groupe. Pourquoi ? Parce que la majorité sociologique se trouve de ce côté-là. Il serait donc illusoire de parler de rassemblement sans une démarche inclusive. A moins que…

Dess Bombe