Gabon : Nahil Ngoyo Moussavou et Frédéric Massavala Maboumba toujours Porte-parole du PDG ?

Par Nicolas NDONG ESSONO / 07 juin 2022 / 0 commentaire(s)
Frédéric Massavala Maboumba et Nahil Ngoyo Moussavou

Nommés à cette fonction il y a trois mois environ, ces deux-là ont été promus dans la foulée à des charges républicaines, dont l’exercice est incompatible avec une fonction partisane. Une situation qui questionne le fonctionnement d’une République désormais irrespectueuse des principes.

Requiem pour une Nation ! Ceux qui le crient à l’envi n’ont pas tort, tant fait école cette condamnable tendance à gouverner la République sans un minimum de respect pour les principes. Décidément, au Gabon tout va à vau-l'eau, dans l’indifférence totale, voire la jubilation de ceux qui sont censés faire appliquer les normes.

Quand Frédérique « infiltre » Frédéric

Tenez ! Nous sommes le 9 mars 2 022. Ce jour-là, le distingué camarade président, dans une décision N°003/PDG/DCP, procède à des nominations au sein du Parti démocratique gabonais (PDG). Parmi tant d’autres, Nahil Ngoyo Moussavou et Frédéric Massavala Maboumba sont promus conseillers du Distingué Camarade Président auprès du secrétaire général, Porte-parole du parti. Jusque-là, il n’y a rien à redire… ou presque. Infiltré quelque part au palais, un esprit facétieux a écorché le prénom de Massavala Maboumba : au lieu de « Frédéric », on peut y lire plutôt « Frédérique ». En langage simple, ces nominations n’ont pas été suffisamment « filtrées » par celui qui clame partout qu’il en est l’inspirateur, le ci-devant Mvourandjiami, l’homme aux mille fonctions. Certains diront : c’est une broutille. Alors, passons !

Le lendemain 10 mars 2022, alors que les salons feutrés bruissent des commentaires autour de ces nominations, Ali Bongo présidait un Conseil des ministres. A l’issue de celui-ci, Ngoyo Moussavou et Frédéric Massavala Maboumba sont promus, le premier au poste de président de la Haute autorité de la communication (HAC) et le second en qualité de commissaire au Haut-commissariat de la République. Là aussi, un détail, et pas des moindres, attire l’attention des Gabonais. La Haute Autorité de la Communication (HAC), qui est une Autorité administrative indépendante, se retrouve curieusement lors de cette nomination logée au ministère de la Communication. Une fois de plus, une fois de trop, ces nominations « républicaines » n’ont pas été « vérifiées ». Ce qui inquiète plus d’un.

Grossier mélange des genres étalé en public

Et la République n’est pas au bout des surprises. Trois mois après l’installation dans leurs fonctions républicaines de Nahil Ngoyo Moussavou et de Frédéric Massavala Maboumba, aucune autre décision du distingué camarade président n’est venue « corriger » les nominations partisanes du PDG. D’autant plus que la fonction de président de la HAC est frappée d’incompatibilité avec le porte-parolat du PDG. Idem pour le rôle et les attentes des populations envers l’action des membres du Haut-Commissariat de la République qui doit être expurgée de tout soupçon partisan.

 

C’est pourquoi, selon bon nombre d’observateurs, on ne saurait laisser la situation en l’état sans donner libre cours à des interprétations diverses et variées. Dans cette optique, si aucune autre décision ne vient modifier celle de ces deux nominations au porte-parolat du PDG, c’est qu’ils y exercent cette fonction. Alors qu’en réalité, il n’en est rien, puisque Ngoyo Moussavou lui-même, par exemple, dit à qui veut l’entendre n’avoir jamais occupé cette fonction. Mais le méli-mélo est là têtu, qui questionne sur la qualité des hommes en responsabilité désormais au Gabon.

Il y a donc de quoi nourrir des inquiétudes.

Brandy Mamboundou

 

Article du 7 juin 2022 - 11:42pm
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