Les partis d'opposition qui ont pris part à la concertation politique convoquée par le président de la République ont rencontré la presse le mardi 28 février dernier. L'objectif était certes de donner leur part de vérité sur leur apport aux conclusions adoptées à ce conclave décrié par une importante frange de la population et par les formations qui l'ont boycottée. Ils voulaient surtout tomber le manteau de la trahison et du déshonneur qui a été jeté sur eux dans le public en tentant de démontrer en quoi les conclusions constituent une avancée considérable dans le progrès de la démocratie du Gabon.

Contrairement à l'idée reçue, ils sont unanimes pour affirmer que leurs dix jours de conclave n'ont pas été inutiles. Richard Moulomba relève dans cette optique que les débats ont été ardus. Surtout au sujet de l'élection du président de la République que la Majorité voulait retirer à la population pour la transférer aux parlementaires. Il soutient que devant la ténacité des défenseurs de cette proposition, il a fallu choisir le moindre mal : refuser le suffrage indirect mais accepter comme concession la non limitation des mandats et la réduction des cautions de participation aux scrutins. Ce qui n'était pas gagné d'avance.

Davin Akoure est pour sa part revenu sur le renouvellement du CGE et l'élection de son président qui ont été jugés illegaux et non conformes aux textes par l'Union Nationale, le Rassemblement pour la Patrie et la Modernité et par REAGIR. Le vice président des Démocrates, co président de la Concertation avec le Premier ministre Alain Claude Billye bi Nze estime que les faiblesses de l'opposition qui se sont faites sentir à l'occasion ont ouvert la voie à un renouvellement critiquable de l'instance chargée d'organiser les élections. Il faut, selon lui, que les intérêts particuliers et personnels s'effacent devant l'intérêt général pour que le combat de l'opposition débouche sur une victoire du peuple. "Dans une chambre qui est dans l'obscurité, il n'y a pas besoin de dix personnes pour appuyer sur l'interrupteur pour obtenir la lumière. Une seule personne peut le faire et la chambre sera éclairée. Si vous êtes dix a vouloir mettre le doigt sur l'interrupteur, vois n'arriverez pas à l'actionner et la chambre restera dans le noir"_. A-t-l déclaré. Le message a l'adresse des indispensables hommes orchestres et leaders auto proclamés de l'opposition est clair.

Elzo Mvoula