Gabon : Où est passé le don de 600 millions du CTRI à l’IST ?
C’est la question que s’est posée Hugues Maganga, président du Syndicat national des enseignants-chercheurs pour l’Institut supérieur de technologie (SNEC-IST), lors d’une conférence de presse tenue cette semaine à Ntoum.
En effet, après leur prise de pouvoir, le 30 août 2023, date marquante pour l’histoire du Gabon, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), dirigé par Brice Clotaire Oligui Nguema, avait alloué une enveloppe de 13 milliards de FCFA pour soutenir le secteur de l’enseignement supérieur. Dans le partage, 3 milliards de FCFA étaient destinés à chaque université, tandis que 4 milliards étaient réservés aux grandes écoles. Cette initiative visait à améliorer les infrastructures, les conditions d’enseignement et les ressources pour les établissements d’enseignement supérieur du pays.
Selon le président du Syndicat National des Enseignants Chercheurs (SNEC-IST), Hugues Maganga, l’IST aurait reçu une enveloppe de 600 millions de FCFA. Ce montant était destiné à réhabiliter l’établissement et à lui redonner son prestige d’antan. Cependant, malgré ce financement et le déménagement de l’IST de la zone industrielle d’Oloumi à Bikélé Nzong, le personnel dénonce un manque total de progrès. Aucune initiative n’aurait été entreprise pour améliorer l’ancien site d’Oloumi, les vacataires n’ont toujours pas été payés, et aucune réforme ou travail concret n’a été observé.
Outre les problèmes financiers et administratifs mentionnés, l’Institut supérieur de technologie fait face à d’autres difficultés récurrentes qui compromettent gravement le bon déroulement des cours. Parmi ces défis, le président du SNEC-IST a souligné le problème de l’éloignement du nouvel emplacement de l’institut, actuellement installé à Bikélé Nzong, très loin des domiciles de nombreux étudiants issus de familles modestes. Ce facteur rend difficile l’accès à l’éducation pour ceux qui n’ont pas les moyens de supporter les coûts supplémentaires liés au transport.
L’IST souffre de problèmes importants d’infrastructures, notamment le manque de places dans les classes pour accueillir convenablement tous les étudiants, l’absence d’eau courante et de toilettes appropriées. Ces carences essentielles créent un environnement d’apprentissage défavorable, à la fois pour les élèves et pour le personnel et accentuent la crise que traverse cet établissement autrefois prestigieux.
Face à ces nombreux problèmes, le personnel de l’IST, regroupé au sein du SNEC-IST, a fermement exprimé son opposition à la reprise des cours pour la prochaine rentrée académique. Le personnel administratif et les enseignants estiment que le « bricolage » et les solutions provisoires ne sont plus acceptables, surtout dans le contexte actuel de la restauration des institutions au Gabon, prônée par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI).
Le syndicat appelle donc le gouvernement et le CTRI à prendre des mesures urgentes pour redresser la situation de l’IST, autrefois un symbole de fierté nationale. Pour les affiliés au SNEC-IST, l’avenir de cet établissement, ainsi que la qualité de l’enseignement supérieur au Gabon, dépendent de la résolution de ces graves problèmes d' infrastructures, de gestion et de financement. Ils demandent des actions concrètes et immédiates afin que l’IST retrouve sa place parmi les meilleurs établissements d’Afrique centrale, plutôt que d’assister impuissamment à la dégradation des conditions de travail et d’apprentissage.
Elzo Mvoula
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