Gabon : Par qui arrive le scandale libanais sur les litiges fonciers ?

Par Brandy MAMBOUNDOU / 21 juin 2022 / 0 commentaire(s)
Des images qui traumatisent plus d'un.

C’est dans l’air du temps ! Les litiges fonciers ressurgissent depuis un certain moment et concernent des affaires des plus abracadabrantes. Une famille délogée sur ses terres ancestrales par la volonté d’un syro-libanais, qui les aurait acquises avec des espèces sonnantes et trébuchantes.

On se rappelle que pendant la période de la traite négrière, les indigènes étaient à l’avant-poste de ce commerce inhumain. Les chefs de clans et de tribus, avec la complicité des négriers européens, troquaient leurs sujets et même leurs propresprogénitures contre des biens de consommation et des matériaux.

A la longue, les négriers ont préféré se passer du concours de ces chefs et procéder à des enlèvements voire des razzias sur les populations et souvent même sur leurs anciens complices. Les conséquences, nous les connaissons : l’Afrique a été vidée de sa substance humaine la plus vaillante pour les plantations de coton et de canne à sucre en Amérique. A qui la faute, si ce n’est à nos chefs ?

Aujourd’hui, au Gabon, la conjoncture actuelle a donné des idées à certains compatriotes qui, par des artifices simples, tiennent à tout prix de se faire facilement de l’argent. Le foncier étant, de tout temps une affaire florissante, des Gabonais véreux se sont mis à la vente du sol national, morcelé en lots qu’ils revendent à des étrangers contre quelques billets de banque. C’est d’ailleurs le cas qui nous a été donné de constater à Okolassi, dans la banlieue librevilloise (lire par ailleurs). Où un compatriote, à la tête d’une certaine SCI Kobson CL, dont l’originalité des papiers brandis à chaque fois, comme étant un titre foncier, laisse des doutes quant à leur authenticité.

Un Gabonais perde une quinzaine de maisons

Ce qui nous amène à nous poser des questions sur le rôle des administrations dans le bradage en bonne et due forme de notre patrimoine national par des compatriotes inconscients. Comment peut-on imaginer qu’en 2022, un Gabonais perde une quinzaine de maisons, non du fait d’une catastrophe naturelle, mais à cause d’une décision de Justice en faveur d’un sujet d’origine libanaise ? Les deux protagonistes présentant chacun un titre foncier, lequel des deux est-ilauthentique ? Mais plus encore, est-il raisonnable de penser que l’émigré soit propriétaire de la terre avant l’autochtone ? Qui a vendu ce terrain à l’immigré Jaber ? Pourquoi la justice a-t-elle ordonné la destruction des biens de Monsieur Gervais Fylla alors que ce dernier a fait appel ?

La semaine dernière, le quartier London a été le théâtre d’une nouvelle humiliation pour un Gabonais installé sur un terrain querellé depuis plusieurs générations. Un sujet d’origine libanaise répondant au nom d’Imad Jaber Nzong et se réclamant propriétaire dudit terrain a obtenu de la justice gabonaise la destruction des biens du Gabonais Gervais Fylla.

Il est impensable, même dans un rêve, qu’un Gabonais bon teint puisse prétendre jouir d’un tel traitement au Liban. Nous sommes à une ère où rien ne reste longtemps caché. Sieur Imad Jaber Nzong, est sans doute devenu Gabonais par naturalisation, qui présente un titre foncier jugé valide par la justice gabonaise, est parvenu à jeter une famille de Gabonais dehors, sous le soleil et diverses intempéries en faisant démolir, sur décision de justice, les habitations construites sur une surface de 1200m2, selon le récit d’une descendante du propriétaire. La démolition s’est effectuée sous le regard de tout le monde. Aucune main ne pouvant arrêter cette machine de destruction, un Caterpillar, commandée par un quidam qui ne voyait que l’opération technique et pas les ravages moraux et sociopolitiques de cette démolition. Objet désormais d’un traumatisme national provoqué par cette laide et horriblescène.

Un établissement scolaire avait été détruit

Ce n’est pas la première fois qu’un Gabonais soit confronté à un sujet libanais ou d’autres étrangers, désignés sous le vocable très facile de « opérateurs économiques ». Il y a bientôt deux ans, à Lalala, dans des circonstances similaires, un établissement scolaire avait été détruit, y compris des habitations, par la volonté d’un autre Libanais. Une autre affaire, non moins scandaleuse, avait défrayé la chronique à Franceville où un sujet d’origine libanaise s’était permis quelques soufflets sur un maire de la commune. Autant d’actes qui se répètent sans cesse chez nous et que l’on ne verrait sous d’autres cieux. Quelque chose d’imperceptible commande ces logiques. 

La démolition du domaine d’habitations de la famillegabonaise, à Glass, a provoqué une salve d’indignations au sein de la société civile. Les fonctionnaires des servicesconcernés par cette indigne bavure, se gardant de s’exprimer sur une intrigue qui est loin d’être un épiphénomène. Les questions que soulève cette action sont contées en partie parAminata Ondo, présidente du Syndicat des professionnels de la communication (Syprocom), qui s’est rendue sur le lieu du drame. « Nous avons l’impression que notre pays est déjà pris en otage. (…) On ne comprend pas que ceux qui ont des moyens pensent qu’ils peuvent tout prendre au détriment des autres personnes sous-intégrées. C’est-à-dire que ceux qui n’ont pas d’argent ne sont plus Gabonais », a déclaré la syndicaliste, professionnelle de la communication.

Comme la traite négrière aujourd’hui vilipendée, c’est la même situation que risquent de vivre les descendants des Gabonais, qui ne comprendront pas pourquoi aucun citoyen de souche de ce pays ne puisse avoir un lopin de terre pour se construire une résidence. Certes les Africains condamnent aujourd’hui le « commerce triangulaire », aidésmalicieusement en cela par les mêmes négriers, dont ont été victimes nos ancêtres, mais nul ne doit oublier que tout a commencé par les propres parents qui ont vendu les leurs pour des broutilles.
 

Brandy MAMBOUNDOU 

Article du 21 juin 2022 - 11:49am
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