Gabon : Perenco Oil & Gas Gabon a (encore) frappé au terminal du cap Lopez à Port-Gentil
Jusque-là dans le collimateur du ROLBG, notamment pour des cas de pollution avérés en Etimboué, cette société est sous les feux des projecteurs avec la fuite, jeudi dernier, de plusieurs m3 de pétrole autour des installations du premier terminal pétrolier du Gabon.
Question : que s’est-il passé à Port-Gentil ? « Hier matin, le 28 avril 2022 à 11H, explique dans un communiqué de Perenco Oil & Gas Gabon parvenu à la rédaction de Gabonclic.info, une fuite a été détectée sur le bac R17 du Terminal Cap Lopez proche de Port Gentil dans la Province Ogooué Maritime au Gabon. Au moment de la fuite, le bac contenait 50,000 m3 de pétrole brut (pour une contenance maximale de 90,000 m3) en attente de chargement pour l’export ». Et de poursuivre « bien que le pompage ait été immédiatement entrepris par les équipes, la fuite s’est amplifié et le pétrole s’est répandu dans les bacs de rétention prévus à cet effet. L’intégralité du pétrole a pu être contenue dans les bacs de rétention et aucune pollution marine n’a pu être constatée à ce stade ».
En des termes presque identiques, dans un autre communiqué, le gouvernement rappelait qu’« à ce jour, les équipes sont à pied d’œuvre pour installer des barrages flottants à titre préventif, pomper les hydrocarbures retenus dans les bacs de rétention et remettre en service le Terminal ».
Toutefois, ces propos sont loin d’avoir rassuré les ONG impliquées dans la protection de la nature. Ce énième incident fait écho avec des dénonciations devenues presque un banal sempiternel cri d’alarme des organisations œuvrant pour la sauvegarde de la nature et la lutte contre la pollution. Face au problème actuel, Georges Mpaga et ses pairs seront-ils (enfin) attendus ?
Une interrogation qui vaut son pesant d’or noir. Ce d’autant plus que, malgré les alertes constamment émises, les opérations destructrices de l’environnement se succèdent à un rythme accéléré. Il ne se passe plus une année sans que l’on enregistre une « erreur » provenant des entreprises pétrolières.
Selon le dernier communiqué de presse du Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (Rolbg) parvenu à la rédaction de Gabonclic.info, le vendredi 29 avril 2022, « Au moment de la fuite, le bac contenait 50000 m3 de pétrole brut en attente de chargement pour l’export. Face à la fuite, par le manque de maîtrise dans ce cas extrême, les opérations de pompage n’ont pas été immédiatement arrêtées par les équipes. Ce qui a eu pour conséquence l’amplification de la fuite des merlans de soutènement et le débordement de plus de 50000 m3 de pétrole autour des installations du premier terminal pétrolier du Gabon, générant ainsi un impact majeur et préjudiciable à la flore et à la faune marine des environs sur un rayon de 2 km2 », a dénoncé Georges Mpaga.
Un danger pour tout le golfe de Guinée
Toujours selon le responsable de Rolbg, la pollution s’étendrait déjà sur plus de 15 kilomètres en linéaire. Pire, « avec les mouvements marins celle-ci pourrait atteindre toute la côte de la province de l’Ogooué-Maritime dû au fait de la rétention rapide des grands courants marins dans cette pointe du Cap Lopez. Il est à noter les risques très élevés de la pollution sur toute la façade maritime du Gabon et au-delà du territoire gabonais, vers les pays côtiers du Congo voisin et de l'Angola. C’est-à-dire, les pays du Golfe de Guinée, d’où un risque majeur de cette énième pollution à grande échelle de Perenco SA et avec des conséquences dommageables sur les écosystèmes marins », s’est inquiété Georges Mpaga.
Au regard d’une telle situation, et en attendant les suites de l’enquête pour déterminer l’origine d’une telle catastrophe, la clameur populaire espère que les têtes vont tomber !
Dess BOMBE
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