Un véhicule, propriété de la police nationale, s’est illustré négativement en début de cette semaine. Rempli de jeunes, visiblement surexcités à l’arrière, il zigzaguait sur l’axe présidence de la République- feu rouge CNSS mettant en danger la vie de ses occupants et des autres usagers de la route.

Imaginez un pick-up, rempli de petits enfants, faisant des embardées couronnées de leurs cris de joies naïves, ayant des cannettes et autres produits de limonaderie en mains, exultant à tue-tête « Bonne année » en plein mois de juillet, dans les rues de la capitale. Quelle pourrait être le comportement de la police face à ce vacarme, à la limite très dangereux, pour les occupants du pick-up, comme pour les autres usagers de la route ? Une bonne verbalisation en bonne et due forme devrait être adressée à ce conducteur.

Et pourtant, ce lundi 11 juillet 2022, les usagers du boulevard du bord de mer ont assisté, ébahis, complètement transis de peur, un véhicule des Forces de police nationale, faisant des embardées, certainement pour amuser des petits enfants à bord. Ceux-ci tout en avalant les contenues des cannettes de boissons, chantaient à tue-tête « Bonne année » accompagné de gestes à faire frémir plus d’un spectateur de cette kermesse à ciel ouvert. Et dire que cette scène grotesque s’est produite en plein jour (il était exactement 11 h 45), où la circulation est des plus périlleuse sur cette voie.

Ce qui ramène à la surface, une fois de plus, l’équation du rationnement des fonctionnaires de la police nationale. Au moment où l’insécurité devient insupportable à Libreville comme dans les autres grandes agglomérations du pays, il se trouve des agents de l’ordre qui prennent du plaisir à faire des voltiges avec les véhicules de service, au moment où la population est privée d’assistance de cette même police pour « défaut de carburant dans les véhicules de service ». Mais ces mêmes policiers ne s’empêchent pas d’amuser leurs enfants dans des véhicules censés être au service des contribuables pour leur sécurité. Il est donc admis que les véhicules de service de la police, affectés à la sécurisation de la population, deviennent des propriétés privées au service des familles des policiers.

A cette allure, l’heure de l’émergence n’est point pour demain. Les mentalités ont beaucoup de retards à rattraper. A qui donc la faute, si ces policiers ont une telle conduite ? Là, est toute la question !

Elzo Mvoula