Gabon : Qui pourrait succéder à Jean Boniface Assélé après l’implosion manquée du CLR ?

Par Nicolas NDONG ESSONO / 03 juin 2022 / 0 commentaire(s)
Sait-on jamais, après avoir écarté sa fille, JBA devrait déjà chercher un successeur.

Tout semble rentrer dans l’ordre au Cabaret des Artistes. Au lendemain d’une crise tumultueuse qui a manqué d’emporter la formation politique chère au général Jean Boniface Assélé, les activités ont repris avec une certaine sérénité au siège de ce parti. Toutefois, au regard de l’âge de son fondateur, qui pourrait le suppléer en cas d’absence prolongée ?

C’est connu : en Afrique on ne parle jamais de successeur du vivant du chef. C’est une évidence même dans les partis politiques et même dans les associations apolitiques et dans une moindre mesure, dans le cercle familial. Mais la logique voudrait tout de même que cette question se pose, peut-être même par le chef, pour mieux préparer l’avenir de la structure, si tant est qu’une association humaine devrait survivre à son fondateur.

Au Centre des libéraux réformateurs, même si la question de la succession paraît prématurée, vu la bonne forme de santé qu’affiche son président-fondateur, il serait tout aussi indiqué que les dirigeants pensent à la suppléance de celui-ci. Mais qui a le dos assez large pour suppléer Jean Boniface Assélé ? Surtout lorsque l’on sait que le parti ne vivrait que des subsides de son fondateur. La preuve est que tout ce qui se fait au CLR, les frais sont supportés uniquement par la seule poche de l’ancien ministre et ancien compagnon de longue date du président Omar Bongo Ondimba.

Certainement que les statuts du Centre des libéraux réformateurs ont prévu le cas de vacance à la tête de la formation politique, mais quelle est la personne habilitée à prendre les rênes du CLR ? Avec une kyrielle de Vice-présidents, (ils seraient cinq au total) la question de succession ne devrait pas se poser. Mais y a-t-il parmi ces auxiliaires du président un seul capable de prendre le témoin le moment venu ? Un passage en revue s’impose pour mieux situer l’observateur politique que nous sommes.

La capacité intellectuelle

Nziengui Mihindou, selon la liste des personnalités issue du dernier congrès extraordinaire, tenu en avril dernier, serait le premier Vice-président. Ce natif de la Nyanga et ancien ministre délégué aurait certainement la capacité intellectuelle pour prétendre, un jour, diriger la formation politique. Mais selon plusieurs militants du CLR, cet anthropologue de formation aurait pour principale lacune la vacuité de ses comptes bancaires, pour ne pas affirmer son dénuement matériel. En plus de ce manquement, loin d’être un défaut, mais tout de même un véritable handicap, s’ajouterait son côté nerveux et peu commode, ce qui l’éloignerait beaucoup des militants.

Tous les autres vice-présidents, auraient les mêmes handicaps que Nziengui Mihindou, de l’ancienne ministre déléguée à l’Agriculture puis à l’Intérieur, Patricia Tayé en passant par l’ancien commandant en second des Forces de police nationale, Jean Claude Ivala Boussamba. Ce dernier seul pourrait se targuer de l’aptitude de commandement, mais les dispositions financières, si celles-ci sont assez importantes, aurait du mal à financer une formation politique de la taille du CLR. L’actuel député Julien Assoumou tomberait sous le même défaut que les deux premiers cités. Alors qu’Henri Révignet aurait totalement disparu dans les sillages de l’ex-déléguée générale Nicole Assélé.

Une partie de ses capacités et de son patrimoine

Il ne resterait que le représentant personnel du président-fondateur, Anicet Bongo Ondimba, qui pourrait prétendre suppléer son oncle, à la seule condition que celui-ci lui lègue une partie de ses capacités et de son patrimoine. En effet, Anicet Bongo Ondimba, neveu du président-fondateur, pourrait prétendre à une partie de l’héritage du patriarche, qui pourrait l’aider à diriger cet autre héritage qui est la politique. Cette supposition paraît évidente seulement si Jean Boniface Assélé passe la main de son vivant. Dans ce cas, Anicet Bongo devra attendre longtemps, peut-être le temps de se voir ravir cette probabilité le moment venu par un autre fils ou neveu du président-fondateur.

Comme on le voit, ceux qui ont œuvré pour le départ de Nicole Assélé du CLR, devront logiquement se reprocher d’avoir réussi ce départ qui s’avère finalement encombrant. Car, le la logique du « Ôte-toi que je m’y mette » n’a aucune chance pour ce qui est de la succession de cette formation membre de la Majorité républicaine et sociale pour l’émergence. Seulement le bras de fer engagé en son temps avec le père a causé assez de torts à Nicole Assélé, ce qui l’éloignerait également de la succession. Mais toutes ses spéculations n’ont rien de réel que le choix du président Jean Boniface Assélé qui, en bon patriarche africain, est seul à savoir qui le succédera et quels sont les moyens qu’il mettra à la disposition de son potentiel héritier politique.

Vichanie Mamboundou

Article du 3 juin 2022 - 1:27pm
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