Gabon : A quoi ressemblera le football national après la Taskforce ?

Par Dess BOMBE / 20 mai 2021 / 0 commentaire(s)
Avec la Tasforce, le footbal gabonais est à la croisée des chemins .

A deux jours de la clôture des travaux de la Taskforce sur le football national, qui aura duré quasiment deux semaines dans un hôtel de Libreville, vu le coût des assises, les enjeux et la qualité des participants, il est légitime pour les Gabonais de s’attendre à des réformes de taille en vue de relancer le sport roi. Car le Gabon n’en est pas à son premier forum sur le sujet.

En lançant les travaux, la Première ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda, a situé les enjeux : « Le football représente beaucoup pour le peuple gabonais. Il est un facteur indéniable d'insertion et de réinsertion sociale. Il contribue aussi à un meilleur encadrement de la jeunesse et enfin un puissant vecteur de cohésion sociale, d'harmonie, de paix et unité nationale. » Mais le football est également un élément de notre diplomatie. Sauf que, comme l’affirme le président de la Fédération gabonaise de football (Fegafoot), Pierre Alain Mounguengui, « les clubs sont prématurément éliminés sur le plan continental ». Heureusement que, meilleur buteur du championnat turc avec 22 réalisations, Aaron Boupendza fait entendre la voix du Gabon en Turquie.

Beaucoup de moyens financiers ont été mis dans le football. Le ministre des Sports, Franck Nguema, le reconnaît. « Le football national a bénéficié depuis 2011, sur décision du président de la République, de financements conséquents en vue de sa professionnalisation ». Pour des résultats décevants : « Même s'il est vrai que cet effort a connu une application diverse d'année en année, il n'en demeure pas moins vrai qu'après neuf ans, au regard des chiffres cumulés en dizaines de milliards de francs CFA, l'Etat est en droit d’attendre des résultats à la hauteur des efforts. »

Acteur du milieu footballistique gabonais depuis des décennies, le président de la Fegafoot confirme que la montagne a accouché d’une souris. « C'est au lendemain de la CAN, co-organisée en 2012 avec la Guinée équatoriale, que le président Ali Bongo Ondimba, à la lumière de l'engouement suscité autour de cet événement, avait décidé de lancer la professionnalisation des championnats d'élite en vue de rendre compétitifs les clubs et donner au football national un rayonnement continental. Hélas, près de dix ans après, nous constatons que malgré les moyens colossaux injectés par l'Etat, la professionnalisation du national foot n'a pas tenu ses promesses et les effets escomptés ne sont pas encore visibles », a affirmé Pierre Alain Mounguengui.

Les conséquences sont tout à fait logiques. Et le public n’est pas le seul à faire défection. Le président de la Fegafoot a constaté que : « Le national foot n'attire plus. Les sponsors se font attendre. Les recettes des matchs sont quasiment insignifiantes et l'épanouissement socio-économique des acteurs se fait toujours attendre. »

Le Gabon n’en est pas à ses premières assises sur le football national. En 2000, un forum du genre avait débouché sur le changement du nom de l’équipe nationale. De « Azingo », du nom d’un lac dit des malheurs, on est passé aux « Panthères ». Seulement, sous cette dénomination, l’équipe gabonaise n’a jamais remporté une compétition d’envergure. Contrairement à Azingo, qui décrocha la Coupe de l’Udeac (Union douanière et économique de l’Afrique centrale) en 1985, avec Pierre Aubame Yaya, le père du capitaine des Panthères, Pierre Emeric Aubameyang.

Alors, les conclusions de la Taskforce et leur application immédiate sont attendues pour des championnats nationaux, première et deuxième division (D1 et D2), en particulier, et un football gabonais, en général, performants et attrayants.

 

Brandy MAMBOUNDOU

 

Article du 20 mai 2021 - 9:50am
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