Les incessantes sorties des partis politiques, à la rencontre des populations, comme celle du président de la République, les 20 et 21 avril, dans l’Ogooué-Ivindo, seraient-elles le signal de départ pour la pré-campagne des élections générales de 2023 ? En tout cas, il est de notoriété publique qu’on n’est jamais parti trop tôt, quand on veut arriver à temps.

Depuis quelque temps, les partis de la majorité présidentielle ainsi que ceux de l’opposition s’activent par la multiplication des actions sur le terrain. Du camp du pouvoir, on assiste des appels à candidature d’Ali Bongo, qui s’est rendu à Makokou (Ogooué-Ivindo) le mercredi 20 avril 2022. Même si des raisons d’inauguration d’un hôpital de campagne sont avancées comme la raison de ce déplacement présidentiel, les milieux politiques évoquent plutôt, par cette villégiature ogivine, un lancement dissimulé de pré-campagne. Une pré-campagne qui s’annonce ardue pour le président-candidat. Car, il lui restera à présenter un bilan de ses deux mandats écoulés.

Du côté de l’opposition, la sérénité n’est pas encore de mise. Les démissions et autres désistements au profit du PDG s’enchaînent en cascades. Si ce sont des frictions au sein d’autres formations politiques, comme c’est le cas de l’Union nationale (UN). Mais, malgré cette cacophonie qui pourrait être un boulevard pour le parti au pouvoir, certaines formations politiques semblent avoir compris la nécessité d’unir les forces pour espérer aboutir à l’alternance tant attendue. C’est en tout cas l’analyse possible après la rencontre entre le Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) et « Réagir » le mardi 19 avril dernier à Libreville.

Un vieux dicton enseigne que « seul on va vite, mais à deux, on va plus loin ». En effet, en début de semaine, « Une délégation du parti RÉAGIR conduit par son président, François Ndong Obiang, a été reçue au siège du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) par son président Alexandre Barro Chambrier. Cette rencontre est conforme aux orientations politiques fixées par le congrès extraordinaire des 19 et 20 mars derniers », peut-on lire dans le communiqué de presse de Réagir. Cette rencontre sera-t-elle un début d’entente pour une alliance à venir ? Les lendemains le diront.

Pour rappel, le Secrétaire exécutif de Réagir, Jean Valentin Leyama, a invité, à cette occasion, les partis et acteurs politiques de l’opposition à se réunir en vue de remporter sereinement et efficacement les élections générales (présidentielle, législatives et locales) prévues en 2023.

Si pour le moment, le RPM apparaît comme le seul parti à s’être prononcé en faveur d’une démarche en vue d’une éventuelle entente, tout en réaffirmant sa disponibilité, le parti Réagir souligne dans un communiqué que d’autres rencontres de ce genre seraient au programme. La vraie question que se posent bon nombre d'adeptes politiques aujourd’hui est celle de savoir si au-delà de toutes ces rencontres, on parviendra à une réelle alternance. Rien n’est moins sûr. Mais de mémoire de Gabonais, cette situation s’est posée aux formations politiques de l’opposition lors de la présidentielle de 2016. Finalement, un consensus s’était fait autour d’une candidature unique, celle de Jean Ping. La vraie question que l’on puisse se poser actuellement est celle de savoir si l’opposition pourra se surpasser et refaire une véritable coalition comme en 2016. A partir de ce moment, l’on pourra affirmer « alea jacta est » ! (Le sort en est jeté).

Vichanie MAMBOUNDOU