Gabon : « Si BLA parle, la République tombera ».

Par Nicolas NDONG ESSONO / 14 juin 2021 / 0 commentaire(s)
Me Jean Paul Moumbembe conseille la libération de son client Brice Laccruche Alihanga.

Avocat au barreau du Gabon, Me Jean-Paul Moumbembé conseille la libération de l’ancien directeur de cabinet du président de la République Brice Laccruche Alihanga (BLA), qui, selon lui, détient des preuves matérielles de détournements par ceux qui ont gouverné avec lui.

Propos recueillis par Dess Bombe

Gabonclic.info : De plus en plus de Gabonais, conscients de la situation dans laquelle se trouve leur pays, appellent à une large concertation de type « vérité et réconciliation » pour éviter des lendemains incertains. Comprenez-vous leurs inquiétudes ?

Jean-Paul Moumbembé : Le peuple gabonais ne sait pas ce qu'il veut. Il est très manipulable. Combien de conciliations seulement entre les politiques ? Il faut des états généraux conduits par le peuple et rien que par le peuple ! Ce qui sous-entend la réunion objective de toutes les composantes de la République : les civils, les militaires, les religieux, etc. Autrement dit, je réclame des états généraux, une sorte de conférence nationale souveraine regroupant les classes politique et apolitique.

Ondias Souna a bénéficié d'un verdict jugé trop clément par plusieurs observateurs de la vie publique dans notre pays, signe d'un dégel. Votre client, Brice Laccruche Alihanga, qui sera jugé demain mardi 15 juin, bénéficiera-t-il de ce vent d’indulgence ?

Si l’on estime que Brice Laccruche Alihanga a détourné, mais pour qui ? Un procès équitable signifierait qu'à la barre, il manquera d'autres complices. La République tombera. Il faut être sage. C'est le cri d'avertissement que je lance à ceux qui ont gouverné cette République avec BLA, pendant cette période de la mort palpable de la bonne gouvernance. BLA a des preuves matérielles. Je conseille aux décideurs d'ordonner immédiatement sa libération, faute d'un procès télévisé et radiodiffusé.

Me Moumbembé écrivain, spirituel... Concrètement, que doivent faire les Gabonais pour bâtir « un Gabon digne d'envie », comme le proclame La Concorde, notre cri de ralliement ?

Nous, les Gabonais, on s'aime, mais c'est le politique qui, en gouvernant, détruit l'unité nationale, notre concorde et la paix sociale qui doivent régner. J'exhorte au jugement public de tous les hommes et femmes qui ont gouverné cette République, depuis l'avènement au pouvoir de mon père, le défunt Omar Bongo Ondimba. Je dis bien : TOUS. Et si cela n'est pas faisable, optons pour les états généraux dirigés par NOUS, qui n'avons jamais été gouvernants à n'importe quel niveau administratif républicain. Et, ensuite : pardonnons en nous donnant deux ans de travail comme obligation de résultats positifs. Nous sommes capables de bâtir le Gabon qui renferme des ressources minières, manuelles et intellectuelles sans précédent. Notre peuple est riche concrètement. Mais hélas, ce sont des minorités sociologiques et familiales, depuis toujours, qui en profitent au détriment du plus grand nombre. Savoir dire Non à cet état des choses, c'est savoir opter pour la révolution mentale et comportementale au quotidien. Le Gabon est un beau garçon, mais maltraité par le politique de tous bords. Le Gabonais, là où il est, n'aime pas le Gabon, car il est son tyrannosaure ! Je pleure…

Article du 14 juin 2021 - 2:05pm
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