Gabon : un « cartel pétrolier » sabote les conclusions du dialogue social
Dans un communiqué parvenu à la rédaction de Gabonclic.info, le 6 août 2024, l’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP) a dénoncé le comportement de certains dirigeants d’entreprises opérant dans le secteur pétrolier qui veulent boycotter le dialogue social comme souhaité par le Président de la Transition, chef de l’Etat, Brice Clotaire Oligui Nguema.
Apparemment, pour certains dirigeants d’entreprises locales, même celles du secteur pétrolier, la transition menée par le Comité de transition pour la restauration des institutions (CTRI) avec Brice Clotaire Oligui Nguema comme figure de proue, semble un jeu de cache-cache. Les chantages et les menaces de création de chômage, qui ont été des méthodes usitées sous l'ancien régime, semblent toujours d’actualité. C’est du moins ce qu’a révélé Sylvain Mayabi Binet, secrétaire général de l’ONEP, lors de sa dernière rencontre avec les médias à Libreville.
En effet, les principaux problèmes qui alourdissent le climat social dans le secteur pétrolier ont pourtant été discutés depuis deux mois et des solutions idoines ont été convenues par consensus. Ce, après le début des travaux qui ont démarré effectivement le 27 mai 2024, sur les instructions du Président de la République et à après une réunion avec les partenaires sociaux le 16 avril 2024.
Malheureusement, au moment de la signature des accords définitifs, le lundi 29 juillet 2024, il y aurait eu un revirement des directeurs généraux des principales sociétés membres de l’Union des Sociétés Gabonaises des Pétroles (UPEGA), sabotant ainsi toutes les avancées réalisées. La présidente de l’UPEGA, assistée des représentants de chaque société, a participé à la rédaction du projet de procès-verbal tripartite, mais sous la pression du noyau dur de ce « cartel », le mandat de signature lui aurait été refusé par les puissants directeurs généraux de ce réseau aux allures « mafieux ». « Le cartel pétrolier gabonais opère en se livrant à une déstabilisation perpétuelle, avec comme principaux arguments la menace sur les investissements et les emplois. Cette déstabilisation perpétuelle se traduit concrètement par le maintien continu des fronts sociaux et le freinage systématique de toute amélioration des conditions sociales des travailleurs », a-t-il dénoncé.
L’ONEP déplore le comportement de certains compatriotes (Directeurs généraux et responsables des ressources humaines) qui, pour de simples nominations et quelques tractations de coulisses, n’hésitent pas à plonger leurs collègues dans la précarité absolue. « La commission du dialogue social, émanation de la volonté du président de la République, a subi un revers majeur. C’est l’énième acte de déstabilisation mené par ce cartel contre la dignité des travailleurs et contre le régime de transition », s’est-il indigné.
Tout en appelant à nouveau l’arbitrage du Président Brice Clotaire Oligui Nguema, l’ONEP se réserve le droit de lancer une grève générale d’avertissement de neuf jours, du mercredi 21 août au jeudi 29 août 2024, dans toutes les entreprises qui ont des préavis de grève en attente.
Elzo Mvoula
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