Gabon : Un navire « ivre » en situation « critique » selon Barro Chambrier
Gabon : Un navire « ivre » en situation « critique » selon Barro Chambrier
Entre richesse illusoire, pauvreté, mal-être et mal vivre, désespoir social…visiblement excédé par l’image désastreuse du Gabon, et l’horizon qui s’assombrit, le président du RPM a parlé, lors de sa conférence de presse jeudi dernier, des aspirations de ses compatriotes, dont bon nombre ne cachent plus aujourd’hui leur exaspération.
Il ne fallait, pour quelque raison que ce soit, rater ce grand moment de vérité et de patriotisme ! Malgré l’atonie d’une classe politique de plus en plus abonnée à la loi du silence, et le constat réitéré d’un État en lambeaux, un vent d’optimisme pour notre Nation a de nouveau soufflé. En quelques minutes, Alexandre Barro Chambrier a porté haut le flambeau de l’espérance, laissant entrevoir qu’un Gabonais pouvait se lever pour pousser ses compatriotes à vaincre le désespoir. Il le devait à ses concitoyens, mais aussi à soi-même, pour demeurer, plus que jamais, en cohérence avec les valeurs que lui et son parti prônent.
L’état des lieux, honteux, est toujours aussi catastrophique ! Absence d'eau et d'électricité dans la plupart des foyers au Gabon. Grèves endémiques dans un monde éducatif ankylosé de salles de classe surchargées et de personnels en sous-effectif mal ou pas rémunérés. Hausse des prix des biens de première nécessité (huile à 1500 Fcfa le litre). Système électoral douteux…Une litanie qui ne peut que laisser sans voix, résultat et témoignage de l’inefficacité éprouvée et mille fois corroborée du pouvoir d’Ali Bongo, qui ne parvient plus à convaincre quiconque, plus d’une décennie après.
Du coup, l’heure n’est plus aux atermoiements, ni à l’attente du grand soir illusoire des émergents, mais plutôt à la prise de conscience des populations, des politiciens de tous bords et des membres de la société civile. Tel s’est énoncé, en substance, le propos tenu par Alexandre Barro Chambrier, président du Rassemblement Pour la Patrie et la Modernité (RPM) lors de la conférence de presse organisée jeudi dernier en journée, dans un hôtel de Libreville.
Une situation économique et sociale alarmante
Pour l’économiste de formation, la gestion du pays le « plus riche d’Afrique » laisse à désirer. Le Gabon serait de facto à « l’image d’un navire ivre ». La gestion de la Covid-19, le taux de chômage, le climat des affaires, l’indice de développement humain, l’accroissement vertigineux de la dette qui atteint le chiffre record de 7000 milliards de Fcfa, ainsi que l’ampleur à tous les niveaux de la corruption en sont des preuves. « Malgré l’affirmation distillée çà et là, selon laquelle le Gabon serait le pays le plus riche d’Afrique, force est de reconnaître que cette prétendue richesse demeure illusoire et ne profite qu’à une minorité, tant le pays continue à faire face à un réseau routier en état de dégradation avancée, à un système sanitaire et scolaire déstructuré, à des coupures quasi quotidiennes d’eau et d’électricité, à l’insalubrité en zone urbaine comme rurale, aux inondations dès les premières pluies, pour ne citer que ces quelques exemples », a-t-il lancé. Avant de déplorer le comportement des gouvernants qui s’obstinent, nonobstant toutes les preuves des institutions internationales, à indiquer que « tout va bien » au pays des trois bandes vert-jaune-bleu.
Le 3ème Vice-président du RPM, Edgard Owono Ndong, et les autres officiels du parti.
Manœuvre destinée à « barrer la route à certains candidats »
Selon le président du RPM, la démocratie telle qu’Ali Bongo l’entend serait une mascarade. Elle ressemblerait juste à un vain mot inscrit dans un dictionnaire, mais sans contenu substantiel ni pratique effective dans la vie politique au Gabon. Sinon, comment comprendre qu’à deux ans de l’échéance présidentielle, une batterie d’ordonnances ait, sans ambiguïté, pris pour cible tout potentiel candidat de la diaspora ? À ce sujet, l’ancien administrateur au Fonds Monétaire International (FMI) a dépiauté les ordonnances adoptées par le Conseil des ministres du 13 septembre dernier, notamment celle relative aux conditions d’éligibilité à la présidence de la République. En exigeant aux candidats potentiels de résider sur le territoire national, au moins six (6) mois par an au cours des deux (2) dernières années précédant l’élection présidentielle, Ali Bongo voudrait « purement et simplement d’une manœuvre destinée à barrer la route à certains candidats. Ce texte au caractère inique doit être rejeté. Il participe, comme d’autres dispositions en vigueur, à tenter de verrouiller au profit du futur candidat du pouvoir, l’organisation de la prochaine élection présidentielle », a-t-il dénoncé devant la presse nationale et internationale.
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